
Ce qu’on appelle la communauté internationale et sa poupée, la cédéao, s’arc-boutent sur l’idée que le chef d’Etat déchu du Niger, M. Bazoum, n’ayant pas signé de lettre de démission reste le Président légitime du Niger. On dit que Bazoum est déchu, accusé de haute trahison chef pour lequel il sera jugé, et un club de chefs d’état manipulés par la France parle de légitimité. Et sur la base d’un raisonnement spécieux il se plaît à ne pas prendre acte de la réalité du changement intervenu. Or, la possibilité même que deux années après avoir prétendument été élu M. Bazoum soit renversé avec le soutien de l’immense majorité des Nigériens en dit long sur la nature même de cette Démocratie que défendent la cédéao et la soi-disant communauté internationale ; une démocratie qui met les peuples hors jeu, à travers des élections bidons et donne plein pouvoir à une engeance de mercenaires politiques indigènes voués corps et âme au service de leurs maîtres Occidentaux
A supposer même qu’il y eût une lettre de démission, quelle est la légalité d’un tel document, alors que son signataire n’a ni la jouissance de sa liberté ni la plénitude de ses pouvoirs au moment de sa signature ? Le raisonnement auquel s’accrochent la cédéao et ses maîtres étrangers à l’Afrique n’est pas conforme à la manière de penser africaine : il est circulaire et vicieux. La vérité est qu’il y a un état de fait établi par les officiers patriotes du Niger qui ont désormais en mains les destinées de leur pays. Ils ont maintenant le devoir d’organiser une convention nationale pour que le pays parte sur de nouvelles bases, respectées par tous. Ainsi, à l’avenir toute prise de pouvoir par les armes ne serait pas justifiable ; ce qui hélas n’est pas le cas dans l’état actuel de la quasi-totalité des pays d’Afrique de l’ouest transformés en carnaval politique par la France depuis plus de 60 ans d’indépendance en trompe-l’œil.
Au lieu d’épiloguer sur une légitimité caduque, et d’en faire un casus belli, dans l’ordre normal des choses, Bazoum, déchu pour des raisons qui lui seront signifiées devrait être mis en détention provisoire jusqu’à son jugement, le cas échéant. Qu’est-ce qu’un Bazoum ou sa soi-disant légitimité de président devant la vie et l’avenir de tout un pays ? Même le roi Béhanzin, un résistant à la conquête coloniale ne disait-il pas : « Que suis-je pour que ma disparition soit une lacune sur la terre? » ? Qu’est-ce qu’un Bazoum pour que des va-en-guerre fassent badaboum sur toute une région ?
Aminou Balogun
