Niger : les Officiers Patriotes reçoivent des religieux nigérians et justifient leur réserve vis à vis de la Cédéao

M. Tchiani a affirmé que le coup d’État était bien intentionné, déclarant qu’ils avaient frappé pour déjouer une menace imminente.

Le chef d’État nigérien, Abdourahmane Tchiani, a fourni des explications pour avoir refusé de rencontrer une délégation de la CEDEAO dirigée par l’ancien chef militaire nigérian, Abdulsalami Abubakar.
Selon une déclaration signée par un érudit islamique, Bala Lau, qui a dirigé une équipe d’érudits islamiques nigérians pour rencontrer le chef d’État à Niamey, M. Tchiani a déclaré qu’ils (les officiers patriotes) étaient fâchés que la CEDEAO ne les ait pas entendus avant de publier leur ultimatum.
Il s’est toutefois excusé pour son action en notant que les portes des Officiers patriotes sont ouvertes pour explorer la diplomatie et la paix dans la résolution de l’affaire.
La déclaration n’a toutefois pas précisé si M. Tchiani s’était également excusé pour sa décision de rencontrer des délégations de l’UA, de l’ONU et des États-Unis.
M. Tchiani a affirmé que l’action de libération était bien intentionnée, déclarant qu’ils avaient frappé pour déjouer une menace imminente qui aurait affecté non seulement le Niger mais aussi le Nigeria. La déclaration ne le citait cependant pas comme disant quelle était la menace imminente.
Le chef des officiers libérateurs a ajouté que le Niger et le Nigeria n’étaient pas seulement des voisins mais des frères qui devraient résoudre les problèmes à l’amiable.
Lors de leur rencontre, l’équipe nigériane et le chef d’État ont convenu d’explorer davantage l’utilisation du dialogue pour résoudre la crise politique au Niger.
PREMIUM TIMES a rapporté que les érudits islamiques ont rencontré la semaine dernière le président nigérian et président de la CEDEAO, Bola Tinubu, pour discuter de l’utilisation du dialogue dans la résolution du conflit. Ils ont également demandé à être autorisés à intervenir, une demande acceptée par le dirigeant nigérian.
Selon la déclaration de dimanche, M. Lau a déclaré au chef des officiers patriotes que la visite au Niger visait à engager un dialogue constructif pour l’encourager, ainsi que d’autres officiers patriotes, à emprunter la voie de la paix au lieu de la guerre pour résoudre la crise.
S’adressant aux journalistes à Niamey après la réunion, un autre membre de l’équipe d’intervention et chef de mission de la société Ansarudeen du Nigeria, Abdulrahman Ahmad, a déclaré que contrairement aux informations de certains médias, l’équipe a été bien accueillie par M. Tchiani et les deux parties avaient échanges fructueux.

« Nous allons maintenant rentrer chez nous et rapporter au président Tinubu ce dont nous avons discuté et lui faire comprendre que la guerre n’est pas une option pour résoudre le problème.
« Nous croyons que la guerre est un vent mauvais qui ne soufflera rien de bon et qu’une résolution pacifique devrait prévaloir. »
L’équipe comprenait des universitaires de diverses organisations islamiques du pays, dont Kabiru Gombe, le secrétaire de Jamatul izalatul bida waikamatul sunnah ; Yakubu Katsina, directeur de Daawah de JIBWIS ; Dahiru Bauchi, représenté par Ibrahim Bauchi et Khalid Aliya, le secrétaire général de Jammatul Nasril Islam.
Les Nigérians et en fait le reste du monde attendront de voir l’impact de la visite du religieux sur la situation au Niger, en particulier la résolution de la CEDEAO selon laquelle elle utiliserait la force pour intervenir à moins qu’ils ne remettent le pouvoir au président détenu Mohamed Bazoum.

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