
Au Bénin, la peur du régime que le vent de libération qui souffle sur le Sahel n’atteigne bientôt le golfe du Bénin pousse le gouvernement à fermer un organe d’information du même nom, Golfe FM… La faute de ce média ? Faire l’apologie du coup d’Etat du Niger et du coup d’Etat en général ou ce qui est étiqueté comme tel par la CEDEAO, cette organisation sous-régionale, club de chefs d’Etat choisis et soutenus par l’Occident, et dans laquelle les peuples, avec la meilleure volonté, peinent à se retrouver. Au Bénin, on a fermé un organe d’information et mis sans état d’âme au chômage ses salariés, sans penser à leur existence, comme Macron l’a fait en France en fermant les médias russes dans le feu de la guerre d’Ukraine ; à ceci près que – et c’est là où le singe nègre manque de subtilité dans sa compulsion mimétique — Macron n’a pas fermé des médias français mais des médias étrangers !
Et c’est tout le paradoxe de nos démocrates, version CEDEAO. Ils veulent aller guerroyer le Niger non pas parce que le CNSP n’est pas démocratique ; puisque dans Démocratie, il y a démo, qui veut dire peuple et qu’une écrasante majorité du peuple soutient les officiers patriotes libérateurs du Niger. Non, ces intrigants veulent aller guerroyer le Niger pour une raison de conflit sémantique des versions de la démocratie. Conflit entre la Démocratie en trompe-l’œil, la démocratie imaginaire, masturbatoire, hors-sol, théâtrale, Démocratie version CEDEAO, troisième mandat-achat de conscience, corruption ; contre la Démocratie spontanée, bouleversante, populaire, fondatrice, libératrice soutenue par 90% du peuple.
Au Bénin, le gouvernement décrète le délit de sale gueule putschiste, de crime d’apologie du coup d’État. Il ne laisse le choix aux concitoyens que d’applaudir les Ouattara, les Eyadéma, les Biya, les Nguesso, les Macky Sall ou lesTinubu, dans leur 3e mandat ou dans leur vol d’élection.
Le régime a peur et fait flèche de tout bois, prend ses vessies pour des lanternes. Avec ses ouvriers pseudo juristes, « intellectuels tarés», ils disent en français et habillent en langue juridique leurs lamentables fantasmes, chose impensable, n’eût été ce sentiment stupide du colonisé que dire les choses dans la langue du Blanc leur confère automatiquement et naturellement l’onction de vérité et de transcendance intellectuelle. Pauvre nègre perdu dans la vallée misérable de l’aliénation !
Au train où vont les choses au Bénin, on n’aura plus le droit d’aller fleurir la tombe de Sankara, ce grand libérateur africain venu au pouvoir par coup d’état, sans subir les foudres d’une loi inique et idiote. C’est ainsi que le pays de Biɔ Gɛrǎ et de Gbɛhanzī est devenu un Absurdistan sans crier gare…
Aminou Balogun
