La traîtrise de Prigojine est assez Fantastique. Les États-Unis lui ont miroité un gain politique fantastique. Ils l’ont poussé à agir en sachant que, quelle que soit l’issue de son aventure — succès ou échec — ils sauront en tirer parti. Par exemple, dans l’échec dont le monde entier est témoin, en annonçant à tue-tête que la Russie était au bord de l’implosion, et que Poutine en sort affaibli. Du grain à moudre pour leur machine de propagande.

La Russie qu’on n’imagine pas dirigé par un enfant de cœur savait tout, et a laissé pousser la mauvaise herbe pour mieux la couper — comme le disent les Chinois. Il y a eu d’abord un ensemble de raids de drones sur Moscou ; c’était une manière de faire peur à la population pour la conditionner dans la peur à la révolte. Mais l’un des objectifs de cette manœuvre insensée en pleine guerre, de prétendre marcher sur Moscou, dans l’espoir d’un soutien populaire, politique et surtout militaire était de sauver la mise à l’Ukraine dont la soi-disant contre-offensive tourne manifestement à l’eau de boudin. Il paraît que l’Ukraine aurait regagné quelque chose comme 1% des territoires saisis par la Russie. Les renseignements militaires pour faire ces gains tactiques ne pouvaient que provenir d’un homme comme Prigojine, qui les aurait vendus au prix fort. Contre la promesse de devenir calife à la place du calife.

A quoi ça sert de vouloir faire une démonstration de force politico-militaire en pleine guerre si ce n’est pas pour favoriser l’ennemi, c’est-à-dire avoir pris le parti de la traîtrise profonde ?

Boris Alexandrov