
L’esclavage des Noirs Africains a existé et aujourd’hui, la jeunesse consciente sidérée demande incrédule : « Mais comment une telle barbarie de chaque instant a pu exister et durer quatre siècles, soit au moins 146 000 jours ? »
Et personne pour répondre ; pire, personne pour en répondre !
La colonisation est passée aussi, un siècle de torture, d’exploitation et de domination ; et maintenant, elle se poursuit sans crier gare sous une forme perverse sur fond d’impénitence assumée ; les Européens ne sont plus légalement ni formellement responsables des problèmes des pays qu’ils colonisaient avant les parodies d’indépendance, mais ils en profitent tout autant sinon plus. Ils ont beaucoup plus que les avantages du colonialisme anté-parodique et aucune de ses obligations ou contraintes. Quand ils prétendent aider l’Afrique – et cette prétention fait partie de la parodie — , c’est par pure faveur.
Et ce qu’ils réussissent le plus c’est de nous imposer des gouverneurs choisis parmi nous qui, autoproclamés présidents dans des élections parodiques, nous imposent leur volonté et la loi de leurs intérêts au prix d’un autoritarisme et d’une gestion patrimoniale des biens publics. Et, dans cette sinistre parodie, les intérêts des peuples sont sacrifiés, ignorés, méprisés.
A ce train, sous nos tropiques, se sont instituées et généralisées des mœurs portées à se jouer du principe du « right man at the right place ». Ils nous imposent un fonctionnement social où du sommet à la base, nul n’est à sa juste place. D’une manière quasi systématique, dans le champ d’une vie sociale où corruption et impunité sont synonymes et généralisés, des générations d’acteurs incompétents aux postes qu’ils occupent se suivent.
Pendant ce temps, l’Afrique décline, génération après génération, s’enfonce dans la misère, au moment où partout ailleurs, les nations et les continents décollent.
Dans quatre cents ans de ce manège imbécile, s’il existe encore des Africains, la jeunesse consciente et sidérée, peu fière de son sort comparé, demandera : « Mais comment une telle bêtise de chaque instant a pu exister et durer quatre siècles, soit au moins 146 000 jours ? »
Et comme jadis, il n’y aura personne pour répondre, personne pour en répondre !
Adenifuja Bolaji
