
Si tu fais du mal sur cette terre, tu le paieras un jour tôt ou tard, et d’une façon ou d’une autre. La fin de l’hégémonie occidentale qui s’annonce avec crise et fracas, et contre laquelle il essaie désespérément d’embrouiller les cartes, de l’Ukraine à Taiwan, n’est que le résultat de son parti pris du mal.
Quand les Occidentaux ont enfermé l’Afrique noire dans un cycle de guerres fratricides, de coups d’État et d’instabilité politique qui leur permet, pendant que les Noirs s’entredéchirent, de piller leurs ressources minières, énergétiques et humaines – entre viols et immigrations, fuites de cerveaux – les Blancs estiment qu’ils mettent en jeu leur intelligence supérieure et signent leur supériorité naturelle vis-à-vis des Noirs. Quand ils délocalisaient depuis les années 70 leurs industries vers l’Asie, d’abord chez les petits dragons, puis en Chine, ce n’est pas seulement parce qu’ils y trouvaient une main d’œuvre docile et bon marché, mais c’est aussi en application de l’idée gobinienne selon laquelle les Asiatiques seraient une race d’ouvriers, là où les Noirs une race d’esclaves et le Blanc, la race supérieure de dirigeants et de créateurs de civilisation. C’est dire que, porté par le manichéisme délirant de la supériorité de la race blanche, la délocalisation était une histoire d’esclavage à domicile ; servitude dont le rejet catégorique par les Indiens leur avait valu l’extermination pure et simple, qui alla de pair avec la traite négrière et l’esclavage des Noirs Africains pendant au moins quatre cent ans.
La réédition de cette histoire sous une autre forme, montre si besoin en est que les Occidentaux n’ont pas fait pénitence. Et de fait, en dehors d’hypocrites aveux, ont-ils jamais admis le principe de réparation de leurs crimes ? D’ailleurs le colonialisme qui se substitua à la traite négrière, et qui, suite aux horreurs de la seconde guerre mondiale, a été déclaré hors jeu, n’a-t-il pas repris de plus belle en Afrique noire, un continent dont la sous-humanité postulée rendait la domination et le pillage irrésistibles, et inscrits dans l’ordre de la nature.
En somme, en récidivant en Asie par un nouveau modèle d’esclavage — l’esclavage à domicile –, les Blancs ne faisaient que persévérer dans leur être maléfique. Or à force de vouloir faire et ne vivre que dans et par le mal, ils ont, à leur corps défendant dopé la Chine, en même temps qu’ils se sont affaiblis. Ceux qui se croyaient maîtres sont devenus esclaves. Et maintenant, les voilà qui montent au créneau dans une lutte d’arrière-garde, qui a toutes les apparences d’une chute finale…
« Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles » disait Valery. Mais personne ne souhaite la mort de l’Occident : tout ce qu’on lui demande c’est de prendre sa juste place dans le concert des peuples du monde.
Adenifuja Bolaji
