Les États-Unis et l’Europe se préparaient à la guerre d’Ukraine. Comme l’ont révélé François Hollande et Angela Merkel,  les accords de Minsk ne visaient qu’à endormir la Russie, gagner du temps pour armer l’Ukraine, et entrer en guerre avec la Russie. Cette guerre, les États-Unis la tiennent pour un test de leur survie. Et c’est pour cela que non seulement ils fourbissent leurs armes, mettent l’Otan en état d’alarme, mais  usent de toutes les stratégies pour optimiser leur chance de remporter la victoire.

On a vu, au tout début de l’opération militaire spéciale russe en Ukraine que les États-Unis n’ont pas hésité à fomenter une tension entre eux et la Chine au sujet de Taïwan ; selon cette tendance typiquement occidentale consistant sans vergogne ni scrupule à mettre le doigt entre l’arbre et l’écorce. Entre les déclarations de Biden promettant une riposte américaine en cas d’intervention chinoise au Taïwan et la visite polémique de Nancy Pelosi, l’ex-présidente de la Chambre des représentants à Taïwan, il y a de quoi mettre la Chine dans tous ses états. Ces jours-ci, on assiste encore à une nouvelle tension autour d’un ballon météo chinois présumé dérouté ou égaré dans l’espace aérien américain. Bien que l’objet ne présentât aucun danger ni militaire ni civil, les États-Unis s’en sont donné à cœur joie de l’abattre à coup de missile. Pourquoi se donnent-ils la peine de tuer une mouche avec un marteau ?

Alors que les USA sont à la manœuvre en Ukraine, assistés par le ban et l’arrière ban de leurs colonies européennes — des plus excités comme la Pologne ou le Royaume uni, au moins zélés comme l’Italie – quel intérêt ont-ils à chercher noise à la Chine ? N’ont-ils pas intérêt à se concentrer sur leur cible de choix qu’est la Russie et à la combattre jusqu’au dernier Ukrainien ?

A première vue, donnant l’impression de vouloir chasser deux lièvres à la fois, les États-Unis semblent se placer dans les conditions idéales d’une guerre où  chacun serait amené à s’impliquer ; autrement dit, une guerre mondiale. Mais à y voir de près, il n’en est rien, et on pourrait même dire que leur stratégie de tension avec la Chine vise tout le contraire. En effet, en provoquant la Chine, les États-Unis cherchent à l’immobiliser, à faire en sorte qu’à l’instar d’un porc-épic qui dresse ses flèches contre un ennemi imaginaire, elle n’ait plus à les prêter à son  voisin phacochère en danger.

Les provocations actuelles de la Chine par les États-Unis entrent dans le cadre d’une stratégie, dont la visée principale est claire : faire en sorte que face à un danger perçu comme sérieux et  imminent, la Chine se replie sur elle-même, prépare sa propre défense et ne se pique pas de vouloir venir en aide militairement à la Russie. Car qu’on ne s’y trompe pas, selon le calendrier de leurs guerres de pérennisation géopolitique, la Russie reste l’ennemi numéro à abattre des États-Unis.

Adenifuja Bolaji