Le rythme goumbé est propre au département des collines (Bénin), et son fief historique est Dassa avec de fortes résonances à Savè.
Le Goumbé est la musique traditionnelle la plus ancienne et la plus en vue en milieux tchaabè et Idaatcha. A l’origine, c’était une musique funéraire, sans aucune connotation sacrée. Mais progressivement, elle a vu sa sphère d’influence s’élargir pour répondre aux besoins des gens. De nos jours, à Dassa le rythme Goumbé est au centre des événements festifs du quotidien. Il est présent dans tous les foyers, les collectivités, les places publiques et même dans les bars- restaurants.

Dans sa version canonique, le goumbé se jouait avec deux tam-tams, deux gongs et deux castagnettes. Mais avec le temps et selon les besoins, la composition des instruments a pu s’enrichir et d’autres plus secondaires se sont rajoutés. Tout cela donne un mélange fort rythmé, riche en sonorité grâce à la variété de percussions et de contretemps qui interviennent dans l’exécution.
L’originalité reconnue du goumbé se concentre autour des tambours principaux, d’une forme carrée comme un tabouret, qui se jouent avec les mains et le talon. D’où le côté énergique et vibrant du rythme.
Cette énergie et cette vibration sont contagieuses et se communiquent facilement aux danseurs. Le goumbé se danse du haut vers le bas. Dans une rotation semi-circulaire des épaules de l’avant vers l’arrière et avec une inclinaison sur les jambes qui requiert du danseur un effort conséquent.
Après avoir négocié avec bonheur le virage de l’élargissement de sa sphère d’intérêt sociale, comme maintes musiques traditionnelles, le goumbé se retrouve confronté aux sirènes du modernisme ambiant. Il fait face à un nouveau défi, celui de sa nationalisation voire de sa mondialisation. Tentation irrésistible mais ô combien chargée d’incertitudes quant à son identité et à son originalité.

Atidé Boniwèrè