
Vous surenchérissez dans vos mensonges et anathèmes sur la Russie en rapport avec la guerre d’Ukraine. La Russie a fait ceci, la Russie a fait cela, répètent en boucle vos médias et politiques ivres de mensonges ; tel danger est à craindre à Zaporijia, répétez-vous à l’envi entre deux complaintes sur la fin de livraison du gaz russe. Vous croyiez quoi ? Que vous allez agonir la Russie de sanctions illégales et injustes, et celle-ci continuera de vous livrer gentiment son gaz comme si de rien n’était ? Ah, laissez-moi rire ! Vous exagérez dans l’art de prendre les autres pour des cons, pendant que vous vous donnez le beau rôle de lumière du monde.
Vos plaintes et discours suintent d’hypocrisie et vos agissements sont d’un cynisme rance. Car quoi, face à l’action russe qui semble vous tomber sur la tête comme une noix de coco, alors que des années durant vous avez travaillé à la provoquer, que n’avez-vous cherché à parler de paix ! Avec une sibylline unanimité vous avez ignoré la voie de la paix, et avez préféré répondre par un mépris tenace et malicieux. La Russie ne mérite pas de s’asseoir à la table de négociation avec vous – démocrates, nations prospères et économiquement puissantes d’un monde que vous dites libre. Plus nombreux, unis et déterminés, pensez-vous, vous allez en venir à bout de cette nation composite et sous-peuplée, menée par des slaves qui dans votre esprit retors, méritent bien leur nom. Imbus de votre supériorité et maîtrise en la matière, vous commencez par l’abreuver de sanctions économiques. Mais les Russes, en fins joueurs d’échec, ont tenu bon et en échec vos sombres pronostics. Les conséquences catastrophiques que vous avez projetées ne furent pas au rendez-vous. Au contraire, ce sont votre économie et vos sociétés qui entrent à leurs corps défendant dans le tunnel de l’incertitude et des affres – contraintes que soit dit en passant vous leur imposez sans demander leur avis. Cynisme d’une Démocratie à la carte.
Nonobstant ces sérieuses déconvenues, vous vous entêtez et continuez d’alimenter le feu de la guerre, sans jamais envisager un seul instant l’hypothèse de la paix, comme si accepter de parler de paix avec la Russie c’est déjà perdre la face ; comme si accepter la voix de la négociation c’est se rabaisser devant la Russie qui ne peut avoir raison face à l’occident uni. Mais ce que vous oubliez, c’est que la guerre d’Ukraine, même si c’est vous-mêmes qui l’avez sciemment provoquée en acculant Poutine à la déclarer, n’est plus désormais l’affaire de la seule Russie. La Russie n’est qu’un os en travers de votre gorge, une victime symbolique de vos excès d’injustice et de domination mais derrière elle se profile le monde des non-Blancs, non-chrétiens et de tous ceux qui sur tous les continents ne dansent pas au son de votre musique impériale ; de tous ceux qui en ont assez des injustices dont vous les abreuvez, des crimes racistes immondes que vous commettez sur eux depuis des siècles. Derrière la Russie – nation singulière dont la multiethnicité affichée vous dérange tant il déconcerte votre ethnocentrisme viscéral, il y a le large monde qui en a assez de votre narratif soporifique, de vos crimes inhumains récurrents, et de votre impénitence barbare, qui sont la marque de fabrique de votre race, de votre douteuse civilisation.
Vous bercez vos peuples de l’illusion d’une victoire, fruit d’un effort nécessaire et librement consenti. Mais au lieu de liberté, conformément à vos méthodes impies, à coup de propagande vous ne leur donnez aucun choix ; vous les forcez comme des moutons de Panurge à des sacrifices inouïs, dont ils ne savent même pas les tenants et les aboutissants ; vous leur présentez sous une forme idéaliste hautement morale des choix idéologiques d’une bassesse scandaleuse : combien savent-ils qu’ils payent, l’électricité, le gaz, l’essence ainsi que les produits de première nécessité plus cher, qu’ils risquent de crever de froid l’hiver juste pour assurer les chances de l’Ukraine d’entrer dans l’Otan ? Vous leur présentez vos vessies idéologiques et vos illusions politiques pour des lanternes, et vous appelez ça démocratie ?
De même vous bernez le peuple Ukrainien en flattant sa fierté et sa soif légitime de liberté ; et au lieu de lui montrer le chemin de la paix vous l’incitez à la guerre que vous êtes prêts à poursuivre jusqu’au dernier Ukrainien. Ainsi vous bernez votre monde, à commencer par le peuple Ukrainien qui se fait massacrer pour vos fantasmes politiques et géopolitiques, vos lubies de domination perpétuelles du monde drapés dans la rhétorique du bienfaiteur éclairé de l’humanité.
Mais tenez-vous ceci pour dit : vous courez inexorablement à votre perte, en dépit de vos gesticulations et de vos agitations insensées. La fin de votre domination indue du monde est arrivée. Au-delà de la Russie qui symbolise l’impossibilité de votre immortalité, force est de reconnaître que l’heure du tout monde a sonné !
Aminou Balogun
