
Depuis que Macron, un inconnu politique qui, en instrumentalisant son entrée opportuniste au gouvernement du plus stupide et mou des présidents français, s’est lancé avec succès dans la course présidentielle, l’opinion semble encline à accepter tout et n’importe quoi en matière de candidature à la présidentielle.
Ainsi depuis quelque temps, la candidature d’un journaliste polémiste et essayiste défraie la chronique. Le type, nommé Eric Zemmour, est un avocat enragé des idées nationalistes et xénophobes, un défenseur passionné et intolérant de l’identité française, attitude maximaliste et opportuniste qui caractérise souvent les Français d’origine étrangère, sous l’emprise du syndrome du bus plein. Le plus souvent ce type de Français, de par leur zèle et leur excès, comme l’a montré Nicolas Sarkozy avant et pendant sa présidence, (discours du karcher ; financement de sa campagne par Kadhafi, puis assassinat de celui-ci ; discours de Dakar, etc…) laissent dans l’histoire de France un passif qui ternit sa fierté.
La banalisation pathétique et l’agitation médiatique qui se font autour de la candidature hypothétique d’un type qui n’est pas un politique, un type qui n’a pas de parti, qui n’a aucune culture gouvernementale sont proprement consternantes et en disent long sur le degré de déconfiture éthique de la vie politique française.
Bien sûr, ce n’est pas la première fois que des électrons libres font parler d’eux à l’occasion des élections présidentielles. Coluche a mis sa notoriété à contribution dans ce registre , mais dans une démarche dont le caractère subversif ne laissait pas de place à une intention effective d’embrasser la carrière politique. Dans une démarche mimétique mais à portée politique limitée, Dieudonné a fait écho au précédent de Coluche, sans jamais parvenir à plus de succès.
En revanche, depuis que Macron a prouvé qu’on pouvait sortir de nulle part, sans expérience politique, sans parti et sans rien et « marcher » sur l’Elysée — certes non sans l’assassinat médiatico-politique de François Fillon flingué pour une peccadille par des médias à la solde, et l’instrumentalisation du piège du front républicain –son succès magique fait des émules, et l’opinion en est arrivée à naturaliser sa geste insolite.
Avec la zemmourmania qui bat son plein et les idées xénophobes dont l’intéressé se plaît à être le porte-drapeau le plus intelligent, mais aussi le plus étranger à son âme et ses valeurs, la France serait-elle à ce point en perdition pour confier son avenir à une légion étrangère ?
Ahandeci Berlioz

Des gens comme Nicolas Sarkozy et maintenant Eric Zemmour qui sont, de par leur origine étrangère même, la preuve de l’esprit d’ouverture et de tolérance à la française, drapés derrière l’aura rassurante de leur prénom chrétien arboré comme une caution identitaire naturelle, se permettent d’être plus royalistes que le roi, au point de mettre la France en porte à faux avec son histoire et ses vraies valeurs…. Où aurait pu aller Nicolas Sarkozy s’il s’appelait Mohamed Sarkozy, et qui parlerait d’Eric Zemmour s’il s’appelait Ali Zemmour ? Ces rhinocéros de l’identité sont bien conscients de cette petite différence de départ qui à l’arrivée fait une grande différence essentialiste dont ils jouent avec malice…