On a tendance à opposer la femme africaine qui ne conçoit l’amour qu’en termes marchands et matérialistes à la femme occidentale qui valoriserait une conception plus romantique et matériellement désintéressé de l’amour

C’est à la fois vrai et faux. La femme africaine dépourvue de garantie matérielle sociétale est, livrée à elle-même, obligée d’y pourvoir par ses propres moyens. Elle devient une entrepreneuse personnelle en garantie sociétale, là où sous d’autres  cieux, celle-ci incombe à la collectivité ; raison pour laquelle la femme africaine conditionne l’amour à la bonté matérialiste de son partenaire.

La femme blanche quant à elle ne souffre pas de la même déréliction matérielle, elle n’est pas matériellement abandonnée à elle-même. En effet, à travers les siècles, la société et la nation auxquelles elle appartient ont œuvré vaillamment à accumuler – souvent au frais cruel des sociétés et nations africaines – les biens matériels qu’elle a aujourd’hui à sa disposition et qui la dispense de l’inquiétude matérialiste qui hante la femme africaine. De sorte que, relativement libérée de tout souci matérialiste essentiel, la femme blanche peut se permettre en apparence de donner à l’amour une tournure romantique et matériellement désintéressée ; mais en apparence seulement car derrière les postures romantiques et les prétentions de désintéressement se cache souvent au niveau individuel et idiosyncrasique une forme plus ou moins subtile  de réalisme sociologique.

Alan Basilegpo