Covid-19, Constat-20 et Complot-21

Le système et les médias établis, de manière assez troublante, veulent toujours nous faire voir les choses de manière manichéenne ou plus exactement binaire. La problématique du complot est une belle illustration de ce travers. Avec les temps difficiles que nous traversons depuis plus d’une année maintenant, on assiste à la montée en force de l’usage des termes complotiste et complotisme. Comme s’il suffit de l’utiliser pour neutraliser les réfractaires à la pensée dominante pour ne pas dire pensée unique, ceux qui ne voient pas les choses comme l’énonce le système.

En vérité, d’un côté comme de l’autre, les choses ne sont pas binaires. Dans le monde où nous sommes, et tel qu’il a évolué depuis des siècles, dire que des complots se trament à l’échelle du monde, des continents ou des nations est un truisme. Les complots sont légion comme les comploteurs et les complotistes. A la seule différence que, pour un complot supposé, il y a autant de versions que de complotistes. Par exemple quand Monsieur Macron, le Président français dit, sans sourciller que si on laissait circuler le virus, la France risquait 400. 000 morts, ce genre d’affirmation ne suscite-t-elle pas question ? La questionner, est-ce du complotisme ? Ce genre d’affirmation n’a-t-elle pas plus de chance d’être en lien avec des arrière-pensées ou des intentions non-avouées ? Si oui, considérer que celles-ci relèvent d’une manipulation est-ce du complotisme ?

En clair, ce que dénonce un « complotiste » n’est pas toujours exactement conforme à un complot qu’il croit avoir de bonnes raisons de supposer ; pour autant sa dénonciation n’est pas forcément sans objet. Le questionnement, voire le doute est en soit une attitude philosophique. A partir d’un certain nombre d’indices ou de signes on peut être amené à douter non pas tant de la réalité mais de la version officielle ou dominante. Là où on prend des risques, c’est lorsqu’on se pique d’aller au-delà du doute pour proposer une explication. Et le risque de glisser vers ce que les comploteurs peuvent appeler complotisme — au cas où votre doute est fondé — c’est dans la précision de votre explication. En clair, douter et poser des questions n’a rien de l’oeuvre d’un fou ou d’un être malintentionné, antisocial comme le terme « complotiste » en émet implicitement le verdict.

Alan Basilegpo

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