
La question des moyens pour l’éducation n’est pas nouvelle. Moyens en termes d’enseignants. Enseignants en termes de nombre, de vocation et de formation. Moyens en termes de nombre d’établissements, de locaux et d’infrastructure, d’ameublement et de matériels scolaires. Moyens en termes de superstructure, d’organisation, en termes de vision et de politique éducationnelle pour une éducation endogène basée sur les langues nationales et en prise avec l’environnement.
Tout cela est en souffrance depuis des décennies et astreint à l’état de pauvreté endémique du pays. L’éducation bien qu’étant la condition du développement national, du bien-être et de la prospérité, est à l’image de la pauvreté du pays. Comme dans tous les autres secteurs vitaux — santé, sécurité etc.– l’État reste à la surface des choses : il ne fait pas de miracle, et c’est peu dire.

Avant, à Porto-Novo, de notre temps, l’école maternelle était dénommée « tron huégbé ma gbojè » ; (kuro nlé k’in sinmi), c’est-à-dire « quitte la maison pour que je respire ». Le fait que le tout petit puisse aller à l’école était moins pour qu’il apprenne quelque chose que pour laisser un certain répit à ses parents, notamment sa maman. Aujourd’hui, c’est toute l’école, de la maternelle à l’université qui est devenue un « tron huégbé ma gbojè. » Par manque de moyen, l’école ressemble à un misérable théâtre de grimaces scolaires, orpheline de vision et incapable d’être hissée à son juste niveau. Signe de sa misère intellectuelle, le fait même qu’on y aille pour parler la langue du Blanc sert de masque au renoncement aliénant qui la définit. Car ce renoncement, qui n’existe nulle part qu’en Afrique noire, procure le sentiment d’une fierté idiote doublée d’une espérance illusoire.

La Rupture, puisque c’est le nom que se donne le régime en place, n’a pas rompu avec ce théâtre de misère, cette approche négative de l’école-parking. D’aucuns estiment même qu’il l’a aggravé, par sa politique antisociale de dégraissage du corps enseignant, d’augmentation des frais scolaires, de surdité aux appels au secours de communautés entières qui sont des déserts scolaires ; où si un maître providentiel existe, il n’y a pas de classe, si la classe existe il n’y a pas de bancs, et où réunir les conditions de base d’une école digne de ce nom relève d’un exploit.
Et que dire de ces enfants qui, l’huile d’olive en moins, font la concurrence aux sardines en boite ? Qu’apprendront-ils de sain et de fécond dans ces conditions de dumping scolaire ? Ce n’est pas un vain mot de dire que les enfants sont l’avenir d’une société. Les pays qui prospèrent sont les pays où l’éducation est le premier investissement, pas seulement financier, mais aussi humain et philosophique. Vivement que l’école cesse d’être en rupture de ban de la raison dans le respect des droits et pour le plus grand bonheur de nos enfants ! C’est-à-dire en fin de compte pour notre propre bonheur !
Aminou Balogun

Merci Binazon Avèkes de nous rappeler une fois encore le danger qui menace la Jeunesse Africaine.
J’ai fait un rêve à force de broyer du noir chaque fois que je lis les longs chapelets égrenés sur la misère dans laquelle baigne l’École en Afrique.
Je rêve d’un Cours d’INITIATION KÉMITE
où il n’y aurait plus d’école mais une Initation fondamentale à toutes les sciences à des degrés divers et à la MÀAT et d’où sortiront des Initiés Supérieurs avec un mental de guerrier.
Voilà les compétences qui devront être sur le marché de l’emploi et aptes à construire Mère Afrique.
On dit que le Temps réalise ce que la Raison n’a pas pu faire et que l’Espoir fait vivre.
Je dirais que le plus important est d’y croire…