En 1979, le mois de juin a été celui de la révolution au Ghana. La date centrale de cette révolution est à coup sûr le 16 juin. A cette date, l’ancien militaire et homme fort ghanéen Ignatius Kutu Acheampong a été abattu après que le Lieutenant d’aviation Jerry Rawlings a pris le pouvoir, à la suite d’un coup d’État. Acheampong lui aussi était venu au pouvoir par un coup d’état en 1972, dans un Ghana politiquement instable, et a dirigé le pays, entre populisme , démagogie et corruption, pendant ces années 70, période de crise économique et politique, jusqu’à ce qu’une révolution de palais dirigée par le général, Fred Akuffo l’eût renversé.
Acheampong a été admis à la retraite dans son village d’Ashanti par le nouveau régime, mais il ne jouira pas longtemps de cette retraite dès lors qu’une révolution nationale mettait fin au règne d’Akuffo, le 4 juin, et amenait au pouvoir le sous-officier Jerry Rawlings.
Moins de deux semaines après que Rawlings a été installé en tant que nouveau chef d’État du Ghana, Acheampong a été exécuté sur une accusation de corruption. Mais il s’en fallait de beaucoup pour calmer la colère grandissante du peuple contre la clique militaire sortante. Colère dont Akuffo et cinq autres militaires feront les frais un peu plus tard dans ce même mois de juin de l’année 1979.
Binason Avèkes source
Toutes proportions gardées, le mois de juin au Ghana n’est pas sans renvoyer au mois d’avril au Bénin où, en cette année 2019, il y a eu une élimination des acteurs et partis politiques prétendument du passé, non certes pas dans le sang, mais dans les urnes qui leur ont été interdites sous des prétextes controuvées. …Avec quand même deux différences notables ; la première est que ceux qui au Bénin prétendent remplacer les anciens, en dehors de nouveaux noms qu’ils se donnent, n’ont en tant que personne rien de nouveau… ; et la deuxième différence est le rapport au peuple. Alors que dans le cas ghanéen, l’élimination des hommes du passé correspondait à l’aspiration populaire, comme le montre l’abstention massive des Béninois, le peuple s’inscrit en faux contre le coup de force d’avril 2019.