
1. Talon ne Cèdera pas
Talon ne cédera pas malgré le charivari qui se fait autour du droit de l’opposition à participer aux élections législatives. Pourquoi il ne cédera pas ? Il ne cédera pas parce que s’il cède et que l’opposition se présente aux élections après toute la tension générée par cette affaire, il va perdre à plate couture. Or, pour lui, perdre, c’est mourir politiquement, ce qui veut dire aussi financièrement. Quand on sait que tout l’intérêt de Talon pour la politique – naguère derrière le rideau et maintenant sur la scène – ne vise que sa santé financière, on comprend que pour lui cette affaire d’exclusion de l’opposition est devenue plus que jamais une question de vie ou de mort.
2. Holdup Électoral de 2011 : la Réplique
Il est clair que si le holdup électoral de 2011 n’avait pas été possible et accepté par le peuple béninois, Talon n’aurait pas le toupet de faire ce qu’il est en train de faire aujourd’hui. Le coup de force qu’il mène n’est qu’une réplique, une répétition de cette compromission inaugurale, ce premier grand coup au cœur de la Démocratie sur lequel, tous autant que nous sommes, nous avons fermé les yeux, et prétendu, nonobstant sa survenue, que la Démocratie béninoise existait encore.
2½. Moralité
Mais le mal était fait. Talon, il faut le dire, en matière de coup porté au cœur de la Démocratie béninoise, n’est qu’en train de tisser sa nouvelle corde sur l’ancienne. Le principe éthique de la vie politique est de ne jamais accepter de compromission par rapport aux valeurs de la Démocratie, au strict respect de l’État de Droit. Toute compromission, aussi bénigne soit-elle, est le germe d’un coup autrement plus foudroyant.
Aminou Balogun
Le Sort des Hommes-Œufs
