En Afrique, le clivage sociologique dont nous avons le culte prend une dimension quasi métaphysique. Nous brillons dans l’art d’abandonner la multitude à son sort ; la liberté  et le bien-être collectif ne sont pas perçus comme une condition sine qua non de la liberté et du bien-être des élites, deux catégories éthiques  assumées comme incommensurables.  Cette attitude n’est pas sans rappeler le climat qui a déterminé et entretenu l’esclavage et la traite négrière pendant plusieurs siècles.

Si  ce travers se retrouve ailleurs sous des formes marginales ou historiquement situées, en Afrique, il est à la fois général et enraciné.

Amida Bashô