En Afrique, une nouvelle génération de milliardaires accède progressivement au pouvoir. Cyril Ramaphosa et Georges Weah respectivement et bientôt en Afrique du Sud et au Libéria, Patrice Talon déjà au Bénin.
Dans un contexte socioculturel où les idées sont mises hors jeu, l’argent apparaît comme le seul déterminant électoral qui facilite la conquête du pouvoir. Et la famine aidant, l’électorat africain cède facilement aux yeux doux du milliardaire, qu’il soit homme d’Affaires ou banquier.
Cette génération de milliardaires essaie de se substituer à l’ancienne qui, arrivée au pouvoir sans fortune particulière, s’y enrichit démesurément et refuse obstinément de le quitter de son vivant : Houphouët Boigny, Paul Biya, Omar Bongo, Sanni Abacha, Ben Ali, etc..
Mais cette opposition sociologique est trompeuse. Le plus souvent, ces nouveaux dirigeants ont toujours vécu en commensalité avec les politiques et fait fortune grâce à la politique dans laquelle ils sont des acteurs de l’ombre. Quoi qu’il en soit, l’espoir est que ces milliardaires, souvent issus du milieu des affaires puissent, en raison du savoir faire qui est le leur, booster l’économie de leur pays. Et le fait qu’ils soient riches avant d’accéder au pouvoir, espère-t-on, les mettra à l’abri du besoin de voler. Malheureusement, cet espoir est naïf. L’Amour de l’argent est un tonneau des Danaïdes, une passion sans fin, et nos hommes politiques en ont toujours faim. Sans compter qu’il y a une différence réelle entre la fortune dont est crédité un homme d’affaires qui n’est jamais que la somme des chiffres de celles-ci, et ses propres revenus de patron.
Si l’espoir qu’un milliardaire devenu président ne serait plus prédateur économique est naïf, dans la ruse et la rage, le cas du Bénin le prouve à suffisance.
Adenifuja Bolaji