
Toi qui viens de France ou de Navarre
Qui ne connais ni le fon ni le mahi
Mais qui surfe sur la vague du nom Zinsou
Toi qui ne connais pas le Bénin
Mais qui veux en être le Président
D’où tires-tu l’audace de ton affront ?
Nomme-nous un seul pays au monde
Où ce genre d’aberration est possible
Le peuple du Bénin ne veut pas de toi !
Parce que tu es un Étranger politique
Quand on t’appelle ainsi,
Tes thuriféraires, zombis et chiens couchants
Opportunistes avides de gloire à l’arraché
Et qui par toi font flèche de tout bois
Crient au racisme, à la haine du blanc
Mais qui vous parle de blanc ou de peau ?
Nous qui avons applaudi Jerry Rawlings ?
Bien que ta provocation soit épidermique
Non, ce n’est pas une question d’épiderme
Donc, toi et tes amis, arrêtez de faire diversion
Personne n’en veut à ta peau
Mais on va te la faire la tienne de peau
Oui, le peuple en veut à ton éthos de rapace
L’esprit éclairé en veut à la mystification
Orchestrée sur ton génie et ton entregent
Qui justifieraient ton paternalisme présidentiel
Non, étranger politique !
Nous ne sommes pas des demeurés
Et tu n’es pas le Mozart de la Finance
En France, aiguille dans une botte de foin
Pour te faire remarquer, tu dis pince sans rire
Que l’Afrique appartient à l’Europe
Que la Françafrique est un mythe
Mais le peuple te laisse à tes sornettes
C’est ton forcing qui nous révulse
Car, elle tient du rapace et du pirate
Elle est bestiale et barbare
Basée sur l’idée fausse et ethnocentriste
Que les Bénino-béninois ne sont pas capables
Que la solution vient d’ailleurs, de France
Et pourtant, tu as été conseiller virtuel du Président
Que n’as-tu lâché la bride à ton fameux génie
Pour lui indiquer une ou deux choses
Qui auraient pu changer le désordre des choses ?
Tu auras été Premier Ministre payo depuis huit mois
Qu’est-ce que ton action a changé dans la vie des Béninois ?
L’électricité épileptique ? le Chômage ? L’insécurité ?
Rien de nouveau sous le ciel
Depuis ton parachutage scandaleux
Qui est une agression contre le peuple béninois
Rien de spectaculaire
Et au-delà de ton paternalisme atavique
Le but de ta manœuvre ignoble
C’est de donner sens à ta retraite en Europe
En prenant en main la direction du Bénin
Comme un PDG, la Filiale d’une Multinationale
Ou un chef d’orchestre, un orchestre national
Non, le Bénin n’est ni une filiale de multinationale
Ni un orchestre en mal de chef talentueux
Le Bénin n’est pas non plus une équipe de foot
Et l’élection présidentielle n’est pas le mercato
Le Bénin est une nation éprise de dignité
Et doit être dirigé par un Béninois
Effectif, du cru, qui connaît le Bénin
Un Béninois qui parle une langue du Bénin…
Donc Étranger politique, résumons-nous :
Tu as assez insulté notre pays comme ça
Par ton forcing présidentiel obscène
Nous en avons assez de ce relent de honte
Que tu répands dans notre ciel déraciné
Étranger politique, trop c’est trop !
Le Bénin de Béhanzin, de Kaba et de Bio Guerra
Ne te pardonnera jamais cet affront
Cette salissure dont tu le couvres sans vergogne
Voici le deal, Étranger politique :
Dis-nous le nombre de morts
Qu’il faut pour te bouter dehors
Dis-nous la quantité de sang frais
Qu’il faut pour la nation et la défendre
Dégage Ô démon de l’antre des marais !
Le Bénin n’est ni à vendre ni à prendre !
Casse-toi, pion de la Françafrique
Saïzonou-Grémont Dominique, Poète slameur, Bruxelles
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