
Quand on parle de double standard à son sujet, on est en dessous ou à côté de la réalité des mœurs véritables de l’Occident. On méconnaît son parti pris cynique de l’Instrumentalisation géopolitique des soi-disant valeurs, principes et règles de la vie internationale. Notamment, en ce qui touche aux droits de l’homme dans lesquels il ne cesse malicieusement de se poser en donneur de leçons.
Avant de brandir les valeurs comme est souvent prompt à le faire l’Occident pour accuser, juger au sens propre du terme ses adversaires, ceux qui résistent à sa volonté de domination ou d’hégémonie, il faudrait déjà y adhérer, les faire intimement siennes. Or, tel n’est pas, mais alors pas du tout, le cas de l’Occident.
Ce qui se passe avec l’Occident, ce n’est pas qu’il crie aux violations des valeurs dans un cas et ferme les yeux sur elles dans un autre cas. Non, l’Occident crie aux violations des valeurs et met en œuvre des actions judiciaires, militaires ou politiques pour déstabiliser, punir ou contrecarrer ses ennemis. Mais les crimes qu’il dénonce sont imaginaires, car ils sont de sa propre invention ; les violations de droits humains dont il parle sont fantaisistes, et l’Occident le sait mieux que personne.
On a encore en mémoire les accusations contre l’ex-Président de l’Irak, Saddam Hussein, de disposer d’armes de destruction massive. Des accusations du même acabit furent portées aussi à l’encontre d’autres états ou d’autres dirigeants, comme Kadhafi avant d’envahir leur pays, de les guerroyer, de les détrôner ou de les assassiner. Et plus récemment, il y a les accusations contre le président de la Fédération de Russie, le vaillant Vladimir Poutine, d’avoir fait kidnapper des enfants orphelins. Or la vérité est que ces orphelins avaient été déplacés avec le consentement de leurs familles pour des raisons de sécurité. Cet exemple très récent est là pour nous déciller les yeux sur le caractère récurrent du recours par l’Occident à des accusations fantaisistes portant sur les valeurs pour en découdre avec l’ennemi. Car en l’occurrence cela participait de la propagande surréelle contre la Russie et son chef d’État dont le seul tort est de résister fermement à la volonté d’hégémonie des États-Unis. De même, l’exemple de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, accusé de crimes contre l’humanité, accusations qui s’avéreront vides de contenu, dix belles années après. Dix années suffisantes pour installer le régime scélérat de Ouattara et le sécuriser au service du néocolonialisme français et dans l’intérêt de l’Occident.
D’un autre côté et défrayant la chronique, à Gaza, nous assistons actuellement aux vrais crimes contre l’humanité, un génocide, délibéré du peuple palestinien, froidement exécuté dans le silence, sinon la protection politique ou la complicité des États-Unis et de leurs alliés européens.
Quand d’un côté on brandit des crimes imaginaires pour contrecarrer ses ennemis ; et de l’autre, on se tait si on ne se fait pas complice de crime atroces contre l’humanité ou de génocides, il ne s’agit pas de double standard. Non, avec l’Occident il s’agit d’un parti-pris crapuleux qui consiste à instrumentaliser l’éthique à des fins politiques, dans le mépris le plus total des valeurs. D’un point de vue strictement logique ce n’est pas du double standard, mais du zéro standard !
Aminou Balogun
