Niger : de quoi ont peur les Présidents Talon, Ouattara, Tinubu et consorts

La succession de coups d’État commencés par le Mali depuis 2020 et qui, après la Guinée et le Burkina Faso, passent actuellement par le Niger, suscite des remous. 

Il s’agit des pays francophones. Et la France s’émeut. Jusque là, conformément à une habitude politico-médiatique française tenace, portée au déni et à une subtile censure sur fond d’un narratif héroïque et passablement complaisant,  la diplomatie africaine de la France erratique et catastrophique était considérée par les médias et les politiques en France au mieux comme un non-événement. Tout se passait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, avec Macron, l’homme Infaillible, qui sait tout, réussit tout, et maîtrise tout. Mais l’entrée en lice du Niger ne laisse plus indifférent en France, au moment où l’Europe entière s’est tirée une balle dans le pied en se privant des ressources énergétiques russes.  

Le Niger en effet  fournit plus du tiers de l’uranium qui sert aux centrales nucléaires françaises. Uranium volé, pillé, dont la France s’accapare ne laissant que des miettes aux Nigériens. C’est dire que plus que le Burkina Faso ou le Mali, dont les ressources sont potentielles ou non énergétiques pour celles qui sont pillées, le Niger est aussi pauvre qu’utile à la France.  

Dans le même temps, la plupart des autres pays de la CEDEAO, plus exactement, leurs dirigeants montent au créneau et fusent de rodomontades contre les libérateurs armés du Niger. Cette organisation fantoche, de conserve sinon sur commande de la France, menace d’intervenir si Bazoum n’était rétabli au pouvoir avant 7 jours. Menace qui a donné lieu à une prise de position responsable des pays limitrophes ou voisins que sont le Burkina Faso, le Mali, la Guinée et l’Algérie qui considèrent qu’une intervention au Niger de la CEDEAO ne serait rien moins qu’un casus belli. Parmi les pays de l’Afrique de l’Ouest, dont les dirigeants ont perdu le sommeil depuis le coup d’État du Niger, il n’y a pas que des pays francophones. Certains pays anglophones comme le Nigeria et le Ghana ne sont pas en reste. Avec la servitude démontrée par Akufo-Addo vis-à-vis de la France et celle actuelle de Tinubu en leurs qualités successives de présidents de la CEDEAO, On comprend beaucoup de choses, notamment la déconcertante facilité avec laquelle, sous l’égide de Ouattara, la France a fait une OPA sur l’ECO de la CEDEAO sans coup férir. Apparemment, ces gens, qu’ils soient francophones ou anglophones, ne refusent rien à la France.

Donc, en plus du Bénin, du Togo, du Sénégal et de la Côte d’Ivoire qui sont des pays francophones de l’Afrique de l’Ouest, le Nigeria aussi est vent debout et promet d’en découdre avec les libérateurs armés du Niger. Alors que l’opinion africaine et internationale, en ce siècle où tout est devenu transparent et direct, connaît les tenants et aboutissants du coup d’État du Niger  ; en Europe, même les dirigeants de la droite italienne ont mis à nu, les excès de la France qu’ils rendent responsables des vagues d’immigration de la jeunesse africaine qui finissent souvent par des tragédies ; bref alors que toutes ces vérités sont maintenant connues au grand jour, on est étonné que seul ce ramassis de pays, ou plus exactement de chefs d’État africains francophones fantoches, feignent de ne pas saisir qu’il y va de la libération effective de leurs congénères concitoyens et du continent. Et on les entend parler de démocratie avec passion ; et on les entend promettre de la rétablir. Voilà des gens qui n’ont jamais essayé d’établir le bien-être chez eux ; des gens qui n’ont jamais tenté d’établir l’emploi, la sécurité, la santé, l’éducation, les langues nationales laissées à la dérive au profit des langues occidentales et notamment du colonisateur, des gens qui n’ont jamais prévu de rétablir la justice, et. mais qui n’ont d’yeux que pour ce qu’ils appellent démocratie. Car du Togo en Côte d’Ivoire, en passant par le Bénin et le Sénégal, ce qui leur tient lieu de démocratie est tout sauf la démocratie. Un tour de passe-passe, une supercherie crapuleuse qui arbore les apparences de la démocratie et qui ne se limite essentiellement qu’à l’élection truquée d’un président qui n’est en fait que le gouverneur noir de la France, que celle-ci soutient fermement pour défendre ses intérêts bec et ongles. Maintenant, avec les réseaux sociaux, les Africains et le monde entier sont au parfum de cette supercherie qui a assez duré. Car, comme l’a dit Bob Marley, on peut tromper quelques personnes quelques fois, mais on ne peut pas tromper tout le monde tout le temps. 

Les chefs d’État du Bénin,  du Togo, du Sénégal, et de la Côte d’Ivoire ne sont élus que par 10 à 15% de la population réelle. Les votes de 85% du peuple sont volés, truqués et déniés Et cette supercherie appelée élection est reconnue par la France qui passe le mot aux autres pays occidentaux complices et le tour est joué. Ce sont des présidents élus dans ces conditions frauduleuses, dans et par la corruption, dans et par le trucage, dans et par l’achat de conscience qui veillent aux intérêts de la France et sont protégés par elle à vie et le cas échéant, remplacés par leurs progénitures. 

Même au Nigeria anglophone, la fraude électorale a toujours prévalu, certes dans le respect de l’équilibre régional et ethnique, qui nécessite une alternance pour préserver ce pays qui a connu les horreurs de la guerre civile. Alors que les peuples d’Afrique et du monde savent ce qui se joue au Niger,  la position de ces dirigeants de la CEDEAO peut choquer en apparence. Pourquoi ne sont-ils pas soucieux des intérêts de leurs peuples ? Dans n’importe quel pays du monde, les dirigeants pensent d’abord aux intérêts de leur peuple, avant ceux de l’étranger. Or, en Afrique, et notamment en AOF, c’est tout le contraire qui a lieu. Et le fait qu’en Afrique, on ne soit pas à une bizarrerie existentielle près n’excuse pas cet état de chose. 

Car quand on y regarde de près, le paradoxe est apparent. En fait, ces soit disant présidents  élus par une ridicule minorité de leurs concitoyens, sont des ludions de la France pour la plupart. La grande majorité silencieuse, opprimée et frustrée les vomit. Elle ne demande que justice, elle ne demande que la démocratie, non pas les simagrées ou les ersatz de démocratie crapuleusement soutenus par la France et l’Occident, appelés pompeusement «communauté internationale ». Mais dans une démocratie vraie et digne de ce nom, un président, au lieu d’être élu par 10% ou 15% de ses concitoyens est élu par une majorité du peuple. Et les voix de 100% des électeurs comptent. Car comment au Niger, le sieur Bazoum qui est élu il y a à peine deux ans a déjà contre lui quasiment 80 à 90% des Nigériens qui demandent le changement ? C’est de ce changement, légitime retour du bâton de la justice et de la vérité, qu’ont peur les présidents du Bénin, du Togo, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et du Nigeria. Parce qu’ils savent que si les peuples devaient voter pour de vrai, ils ne pourraient jamais être élus. C’est donc cette crainte de la transparence démocratique, de la réalité démocratique, cette peur que le rouleau compresseur de l’inclusion du peuple dont les libérateurs armés sont les vecteurs, c’est cette peur bleue qui tenaille cette tourbe infecte de fantoche avant même leur aveuglement à servir la France. 

Adenifuja Bolaji