Compte tenu de son histoire commune avec l’Ukraine, l’intervention de la Russie dans ce pays est une histoire de famille, une sorte de guerre quasi civile.  

Dans ce cas, eussent-ils été honnêtes et au-dessus de tout soupçon, les Occidentaux auraient dû instinctivement se placer dans une posture de pacificateurs et de médiateurs inlassables de la paix. Au lieu de quoi, drapés dans les oripeaux de la vertu démocratique offensée,  ils jouent les va-t-en-guerre et se jettent à corps perdu dans le conflit dans le but déclaré d’en découdre avec la Russie, comme si son intervention en Ukraine ne faisait que leur offrir un prétexte. 

La guerre en Ukraine est originale pour deux raisons. Elle est originale en ce qu’elle possède un déclencheur apparent et immédiat et un déclencheur réel et lointain. La Russie est le déclencheur apparent tandis que les États-Unis sont le déclencheur réel et lointain. Les États-Unis attisent le feu de la guerre parce qu’ils n’entendent pas que la Russie n’accepte pas ce qu’eux n’auraient pas accepté eussent-ils été dans les mêmes situations. Les États-Unis ne toléreraient pas l’installation de missiles ou de bases militaires étrangères à quelques encablures de leurs côtes. Une telle velléité aurait  déclenché l’hydre de leur juste colère guerrière.  Mais la Russie elle doit accepter sans broncher que des missiles américains cernent son territoire, y compris dans son arrière-cour qu’est l’Ukraine.

En fin de compte, par leur attitude impaire et belliqueuse dans cette guerre, les Occidentaux donnent raison à la Russie. Poutine ne se fût pas levée tôt pour anticiper les choses, que tôt ou tard les États-Unis allaient en arriver à leur objectif : déstabiliser et démanteler la Russie dans sa forme actuelle ; étape préalable dans leur quête hégémonique dont la visée finale est la confrontation avec la Chine. 

Adenifuja Bolaji