Nigeria : Tinubu sous Perfusion

Après qu’il eut été déclaré élu, M Tinubu s’est précipité à Paris, en France. L’homme qui est très ami avec certains dirigeants africains de la  mouvance Françafrique a aussi ses entrées dans la capitale de cette nébuleuse qui continue de tenir les états et les peuples africains sous le joug du colonialisme. Caché dans un premier temps derrière l’image de prestige qu’est censé revêtir le séjour à Paris, capitale des lumières et des elles choses, à l’exclusion des crimes de sang, contre les Africains, la domination et l’arbitraire politique, le pillage des ressources africaines, ce séjour cacherait aussi des intrigues  françafricaines.  Après avoir œuvré avec le général De gaule pour démanteler le Nigeria vaste espace anglophone qui s’imposait dans l’ouest Afrique où ses propres colonies sont disséminées et divisées en dépit du bon sens,  la France n’a eu de cesse de se rattraper, de profiter de la puissance du Nigeria, selon la devise anglaise «  beat them or joint hem ». Ainsi dans la question du ravissement de la monnaie ECO que la France veut utiliser pour maquiller la persévérance du Franc CFA dans son être, elle a eu partie liée avec la réticence du Nigeria sur la problématique de la monnaie unique dans la sous-région : affirmations volontaristes d’un côté, freinage des quatre fers dans l’ombre. C’est ce louvoiement nigérian porté à son apogée avec la présidence de Buhari, vieux bigot plus régionaliste que panafricaniste, qui a enhardi la France dans son offensive de manipulation pour une  nouvelle dénomination de sa monnaie de singe dans la zone francophone.

Certes, selon une déclaration de son assistant aux médias, Tunde Rahman, annonçant son départ du Nigeria le 21 mars, a déclaré : « le président élu, Asíwájú Bola Tinubu, s’est rendu à l’étranger pour se reposer et planifier son programme de transition avant l’inauguration du 29 mai 2023 ».

 Malgré cette assurance formelle, il ne faisait aucun doute pour beaucoup d’observateurs que le choix de Paris comme lieu de villégiature  portait en sous main la marque des manœuvres de la Françafrique ; comment prédisposer davantage le Nigeria à discipliner les pays du Sahel dont la jeunesse et les peuples rejettent la mainmise française sur leur vie politique et sur leurs ressources. Mais en vérité derrière cette explication toute politique qui reste plausible, d’autres raisons motivent la villégiature farfelue de Tinubu à l’extérieur de son pays au moment où, eût-il été un Kwame Nkrumah ou un Nasser, il aurait fait preuve de dignité en restant  auprès  de son peuple en ce moment décisif pour lui-même et pour le pays.

Il s’agit de raisons de santé, comme la preuve en a pu être faite dès son retour. Tinubu était accueilli lundi dans le pays par ses amis et  partisans politiques en liesse à l’aéroport international Nnamdi Azikiwe d’Abuja. Aussitôt après, une  vidéo de son arrivée à l’aéroport d’Abuja circulaitt sur les réseaux sociaux montrant un cathéter central à insertion périphérique, CCIP, attaché à son bras inférieur droit. L’insertion était visible alors qu’il faisait signe aux hordes de supporters venus l’accueillir. Une CCIP est une insertion au moyen d’un mince tube passé dans une veine de la partie supérieure du bras jusqu’à la grosse veine située juste au-dessus du côté droit du cœur, appelée veine cave.

Selon les pratiques médicales, une CCIP est utilisée pour administrer des médicaments et d’autres traitements directement aux grosses veines centrales près du cœur. Un médecin peut recommander une CCIP si un plan de traitement nécessite des piqûres fréquentes pour des médicaments ou des prises de sang.

Bien que Tinubu n’ait signalé aucun cas de maladie, il y a eu des spéculations peu après son départ pour la France selon lesquelles il serait allé se faire soigner.

Après le long épisode de Buhari hospitalisé en Grande Bretagne pendant plusieurs mois, va-on vers  un nouveau cycle de présidence égrotante ?  Il est vrai que mourir président est plus marquant historiquement que mourir sans l’être, mais que vaut la mort d’un homme à côté de celle de tout un pays dont la survie est hypothéquée par des choix insensés ? Pourquoi se faire élire à tout prix Président lorsqu’on est vieux et malade alors qu’en bon patriote sage on ferait mieux de laisser la place à la jeunesse, nombreuse et saine qui ne demande pas mieux que de servir son pays ?

Adekoya Badero

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