Bénin/France, l’Équation Barkhane : Talon est-il Fidèle à Béhanzin ?

Après la déconvenue de son armée au Mali, le gouvernement français cherche à la redéployer dans d’autres pays de la sous-région, histoire de ne pas rentrer au bercail, la queue entre les pattes comme un chien malpropre. A cet effet, elle hante les pays limitrophes du Mali, installe dans certains des putschistes pseudo-patriotes, qui sous les dehors d’une réplique du geste des Maliens, ne sont en vérité que des sous-marins de la Françafrique, une engeance de jeunes opportunistes vendus à  sa cause. Dans le même temps, fidèle à sa méthode crapuleuse de manipulation, elle continue de semer et d’essaimer une horde de fauteurs de crimes nommés terroristes dont les exactions souvent sanglantes lui servent de prétexte pour proposer ou justifier ses services et sa présence militaires dans le Sahel, et d’une manière générale, dans cette Afrique qui a du mal à comprendre, prendre,  et assumer son indépendance.

Tel est le cas du Bénin qui, entre deux tapages sur  sa dignité historique, le rappel de l’exemplarité de Béhanzin ou la rétrocession de quelques poussières d’œuvres, parmi une ribambelle volée au Danhomè par l’Armée française  lors de la conquête coloniale, prend langue avec l’ancienne puissance coloniale pour accueillir une partie du contingent de Barkhane en déshérence dans la zone sahélienne d’où le peuple  malien et son gouvernement patriote l’ont éconduite.

Il se murmure l’évidence de l’installation d’une partie de ces troupes dans le pays de Béhanzin, et pince sans rire le même Talon qui encense ce digne roi semble jouer le jeu comme s’il méconnaissait les enjeux en termes de souveraineté ainsi que la méthode diabolique et criminelle de promotion de ses services militaires que met froidement en jeu la France contre les peuples africains : elle arme la jeunesse en déréliction, résidu de ceux qui  n’ont pas pu aller à l’assaut de la Méditerranée, leur fournit logistique et argent, pour commettre des actions violentes ou meurtrières, et propose ensuite son aide pour lutter contre les « terroristes ». Ces manigances et agissement de la France qui ne sont un secret pour personne en Afrique sont bien connus par ceux qui dirigent nos pays, et qui sont bien au  courant des motivations prédatrices des Blancs et leur refus d’admettre notre humaine égalité notre droit de propriété exclusif sur nos ressources naturelles et humaines, nos matières premières.

Et pourtant Talon qui n’ignore pas tout ce précédent et cette réalité, prend langue avec Macron pour installer une partie du contingent de Barkhane au Bénin, piétinant ce faisant la souveraineté du Bénin et faisant comme si le Mali avait eu tort d’éconduire la France, qui passerait le plus clair de son temps à faire du bien au Sahel. Le même Talon  s’identifie volontiers à Béhanzin ou à Bio Guerra. On sait que le premier a résisté jusqu’à l’exil , et n’a jamais accepté qu’une once de son territoire soit cédée au Français, tandis que le second plus radial encore a payé cash de sa vie l’indépendance des siens. Dans le même temps, la France et le Bénin qui se disent des pays démocratiques se livrent à cette sinistre comédie, sans que jamais personne ne demande au peuple africain du Bénin quelle est sa position sur cette initiative. Pour la France, il suffit de quelques excursions terroristes dans le Nord du Bénin, quelques égorgements d’innocents et le tour est joué. L’opinion effrayée devrait faire appel naturellement au sauveur français. Et pourquoi la France dont il va sans dire que ses agissements sont plus que douteux et non pas la Russie ou la Chine ?

Le fait que la France soit ou continue d’être une démocratie est un sujet qui fait débat en France même. Mais si le Bénin était une démocratie digne de ce nom, le Chef de l’Etat, le gouvernement ne peut pas rester dans son coin et décider seul de l’installation de troupes françaises dans notre pays, dans le pays de Béhanzin, de Bio Guerra, de Kaba, de Kpoyinzoun et de bien d’autres héros de l’indépendance nationale, sans en référer au peuple et à ses représentants dans leur diversité et  leur totalité. Au lieu de quoi, le gouvernement agit à huis clos et de manière autoritaire, pendant qu’une fois encore les Blancs se conduisent comme maîtres de ce pays que nos ancêtres ont défendu au prix de leur sang. Dans le même temps, si Talon n’obéissait pas à la volonté de la France,  la tourbe suspecte de ses opposants, imitateurs nés serait instrumentalisée contre lui et son régime ; celui-ci serait décrié comme dictatorial, et ses opposants exilés seraient mis en scène à longueur de temps dans les média français pour dire tout le bien qu’ils pensent de Barkhane et de l’œuvre française au Sahel.  En somme, si le Bénin était une nation, les soi-disant opposants sauraient jusqu’où ne pas aller trop loin dans la mise en balance voire en danger de l’unité nationale. Et si le Bénin était une démocratie, ce serait au peuple béninois de décider si Barkhane, chassée du Mali, devrait trouver un point de chute au Bénin. Quelque part donc la paradoxale complicité ou soumission de Talon à la volonté française ne serait qu’une réaction préventive à la bêtise congénitale de notre race !

Où est la Démocratie dans tout ça ? Ne parlons-même pas de nation !



Aminou Balogun

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