Afrique : le Taureau de notre Destin

Les Africains seront-ils victimes ad æternam des tares et fléaux de chaque époque ?

Ils l’ont été du temps de l’esclavage !

Ils l’ont été du temps du colonialisme !

Et pendant qu’ils le sont du temps du néocolonialisme sans broncher, voilà que, venu le temps des NTIC, ils se laissent embarquer comme des nénuphars  sur ce fleuve de l’amnésie à la merci de la superficialité ludique de ses flots.

Or, ce n’est pas parce que les gens des pays développés du monde se sont engouffrés dans ce parti pris de la paresse et de l’amnésie que nous allons leur emboiter le pas. Si la jeunesse des pays riches adopte une approche superficielle et sans lendemain des NTIC, c’est qu’elle a derrière et devant elle, un passé et un présent qui l’en assurent. Tel n’est pas le cas de l’Africain qui a soupé la violence de l’esclavage, du colonialisme et continue de souper sans broncher celle du néocolonialisme ; tel n’est pas le cas de l’Africain qui a le pain de son destin sur la planche et qui malheureusement n’a aucune assurance du passé encore moins du présent. Ce n’est certainement pas avec le mimétisme aveugle, et cette superficialité ludique que nous allons combler nos retards et transformer notre destin. Faire en apparence la même chose que les autres ne signifie pas qu’au soir nous serons à la même loge. Non, nous devons agir en tenant compte de notre situation et de notre objectif.

Comme l’ont montré les Japonais,  il y a un moment dans l’histoire d’un peuple où il doit faire un sursaut pour prendre le taureau de son destin par les cornes. D’une certaine manière c’est ce que disait Frantz Fanon en ces termes : «Chaque génération doit dans une relative opacité découvrir sa mission, la remplir ou la trahir ». Olorun Oba, mà jè ko ri bè… Car, en vérité, cette trahison équivaut à notre perte. Orpheline de père, peuples sans leaders, notre jeunesse abandonnée à elle-même, le sait-elle ?

Adenifuja Bolaji

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