
A l’étape où nous sommes avec une avancée considérable du nombre de vaccinés, l’action du pass sanitaire — pour autant qu’il en ait une de transparente et scientifiquement défendable ( la CNIL a fait 4 demandes de justification de son bien fondé sans aucune réponse à ce jour) — cette action douteuse doit s’inverser.
C’est-à dire que ce sont les non-vaccinés qui doivent être munis de pass sanitaire et, comme des vagabonds laissés à leur sort, sans surveillance, avoir la liberté de bouger là où bon leur semble dans l’espace social : cafés, restaurants, boites de nuit, théâtres, stades, etc… Bref, tous les lieux qui leur sont injustement interdits actuellement au titre d’une loi qui n’a rien à envier à celle qui naguère sévissait en Afrique du sud sous le nom d’apartheid (Discrimination, voire exclusion, d’une partie de la population, qui ne dispose pas des mêmes droits, dixit Larousse). Ce qui, quoi qu’on dise, est une grave atteinte à la démocratie que rien ne justifie.
Pourquoi cette proposition d’inversion active ? Il s’agit d’une déduction logique et mathématique qui découle de la situation dans laquelle nous sommes aujourd’hui, au regard de la vaccination qui, doit-on le rappeler, est à l’origine de l’idée saugrenue et faussement 2.0 du pass sanitaire. Actuellement, le nombre de vaccinés avoisine les 80%. Or, on sait que la vaccination ne change rien ou presque au portage du virus et à la contamination/contagion ; donc, tant qu’à incarner, défendre et illustrer la survivance de la liberté dans la société, avec le moins de risques possible, il vaut mieux que ce soit les 20% de non-vaccinés qui jouent ce rôle qui va de pair avec le loisir de se contaminer, plutôt que les 80% de vaccinés. Car, en dernier ressort, dans la premier schéma en vigueur actuellement, il y aura plus de contaminés, plus de malades et donc en fin de compte plus de morts que dans l’hypothèse d’une inversion active où on ne laisserait libres d’aller et venir que les 20% que constituent les personnes non-vaccinées.
Mais bien sûr, cette logique d’inversion active est renversante, et le gouvernement qui n’a pas abusé d’actes logiques depuis le début de cette maladie ne suivrait certainement pas cette proposition, qu’elle trouverait fantaisiste ou subversive, en dépit de son sérieux et de son efficacité potentielle. Car, le gouvernement ne voudrait pas ruiner la motivation essentielle du pass sanitaire, l’intention qui en est au principe, à savoir gratifier les vaccinées tout en sanctionnant les non-vaccinés. Mais in fine, et pour dire les choses telles qu’elles sont, il s’agit surtout de surveiller les uns et punir les autres selon une arithmétique des peines booléenne.
Le philosophe Michel Foucault avait tout prévu : Surveiller et Punir, est le principe carcéral des temps modernes, et le pass sanitaire en est l’instrument politique à visage sanitaire.
Berlioz Ahandeci
