Malawi : les Femmes Enceintes Désertent les Hôpitaux pour une Délivrance Traditionnelle apaisée

Lucy Mbewe, 56 ans, est une sage-femme traditionnelle réputée au Malawi. Depuis le début de la crise sanitaire, son domicile, qui lui sert également de clinique, ne désemplit plus. Plusieurs jeunes femmes enceintes choisissent ses soins prénataux faits à base de plantes médicinales et dont les prix sont abordables.

L’accoucheuse dit avoir mis au monde 4 000 bébés depuis 1983, de quoi à rassurer les plus sceptiques. Elle soutient que son travail est essentiel pour les femmes qui n’ont pas les moyens de se payer autre chose.

« La plupart du temps, le personnel de l’hôpital est submergé par le nombre et il lui est difficile de vous donner les soins dont vous avez besoin pendant l’accouchement. Certaines sages-femmes sont également insultantes et ne s’occupent pas des patientes comme il se doit. Au lieu de cela, elles se contentent de vous regarder vous débattre dans la douleur au lieu de vous aider. La situation est différente lorsque vous vous adressez à des accoucheuses traditionnelles, car elles vous traitent avec gentillesse », explique Asiyatu Masauli, l’une de ses patientes.

« Lorsque nous allons au centre de santé, ce qu’ils savent, c’est examiner la grossesse, mais on ne nous dit rien sur la position du bébé dans l’utérus et nous restons dans l’ignorance. Mais chez l’accoucheuse traditionnelle, elle prend le temps d’expliquer l’état du bébé à l’intérieur et la solution. Dans les cas où le bébé est mal positionné, elle administre des herbes pour corriger la situation. Grâce à cela, nous ne nous débattons pas beaucoup le jour de l’accouchement. Je suis un témoignage vivant de tout cela, ayant donné naissance à deux enfants ici même, chez elle », continue Margaret Kosamu, également patiente de Lucy Mbewe.

Depuis la pandémie due au coronavirus, seulement 15 à 20 patientes donnent naissance dans les centres de santé. A Blantyre, dans le nord-est du pays, le constat est le même. La plupart des patientes craignent d’attraper le virus.

 » Il est vrai qu’avec la pandémie de Covid-19, le regard des gens sur la santé a changé au sujet de la santé et en général à cause des idées fausses et des rumeurs choses que les gens ont entendues sur la Covid. Certaines de ces informations étaient fausses. Certaines craignaient de se rendre dans les centres de santé par peur d’attraper le virus. Pour une accoucheuse traditionnelle, il faut administrer une concoction pour accélérer l’accouchement, c’est une potion désastreuse », détaille le docteur Henry Phiri, Directeur adjoint de la santé reproductive au ministère de la Santé du Malawi.

Au Malawi, les accoucheuses traditionnelles n’ont plus le droit d’exercer depuis 2007. Mais plusieurs poursuivent en toute liberté leur activité au grand bonheur des familles vivant avec de faibles revenus. Elles offriraient la possibilité d’accoucher en toute sécurité.

ibinimori

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Un commentaire

  1. Merci beaucoup à Binason Avèkes d’avoir pensé à parler de cette situation très critique de l’accouchement dans les pays africains.

    La procréation puis la sauvegarde de la Grosesse sont un mystère dont l’homme et la femme sont les détenteurs.

    Mais la bonne garde du foetus jusqu’à sa délivrance dans le monde des Vivants est l’oeuvre de la Maman que les hopîtaux (la maternité) sont chargés d’assister avec les meilleurs des soins pour contribuer à aider cette dernière à donner la VIE HUMAINE.

    Mais dans les villages, les accouchements en milieux hospitaliers sont souvent le cauchemar des Mères de famille.

    Dans les temps anciens, la mère de famille accouchait accroupie.
    Au nord du Bénin, cela existe encore de nos jours.
    Envoyer ces femmes accoucher à la maternité, c’est pour elles comme une condamnation à mort.
    Elles désertent la maternité au milieu de la nuit pour rentrer chez elles où elles retrouvent leur comfort sur la natte et à peine couvertes.

    Celles qui accouchent dans leur village bénéficient de l’aide des Matrones qui maîtrisent à la perfection la pratique de tous les soins traditionels nécessaires à la Mère avant qu’elle ne donne la VIE à elle confiée par le Créateur et après.

    Elles accouchent seules dans leur case avec les autres femmes parentes, alliées et amies autour de la case.
    Celles ci accourent dès que les cris du bébé se font entendre pour assister la Mère après la Délivrance.

    C’ est dans nos villages un acte héroïque que le Père de famille reconnaît à la Femme par des recompenses de diverses natures dont une vache chez les Peuhls.
    Cette vache devra aider la femme à aider l’enfant à ne pas manquer de lait.

    La Femme est dans nos villages, RESPONSABLE de transmettre la Vie aux créatures à elles confiées.

    Les Matrones les y aident avec les secrets de la nature qu’elles maìtrisent.

    C’est dommage que chez nous en Afrique, dans plusieurs pays, ces pratiques millénaires disparaissent de plus en plus sauf dans les régions rurales où la science de l’accouchement traditionnel a toujours ses LETTRES DE NOBLESSE.

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