Des châteaux se dessinent au milieu du plateau du nord-ouest du Bénin : vous êtes dans l’Atacora. Ce département porte le même nom que la chaîne de montagnes qui le traverse. Celle-ci s’étend jusqu’au nord du Togo.
Les tata que l’on ne rencontre nulle part ailleurs que le long de la chaîne de l’Atacora sont construits par des peuples nommés : Batammariba (ce qui signifie « les bons maçons » dans leur langue : le ditammari). Ils sont originaires de la Haute Volta, l’actuel Burkina Faso [1]. On les appelle Somba au Bénin et Tamberma au Togo. Hostiles à toutes formes de dominations, ils ont émigré par vagues successives entre le XVIe et le XVIIIe siècle pour s’installer dans le nord-ouest du Bénin et le nord-est du Togo.
Ces châteaux auraient existé à Dinaba, le lieu d’origine des Batammariba. Mais aucune trace de ces constructions n’a été retrouvée dans la région en question. De deux choses l’une : soit les tata ont réellement existé à Dinaba au Burkina Faso et les Batammariba ont transporté les techniques de construction sur le plateau de l’Atacora, soit ce sont les difficultés d’adaptation à leur nouveau milieu de vie (animaux sauvages, campagnes guerrières des rois bariba [2] qui faisaient travailler les prisonniers dans leurs champs) qui les ont obligés à imaginer le plan de petits châteaux fortifiés.