Kooyi, Présidents, Ministres, Députés de Tout Bord vous avez Besoin de Linvɔjɔ !

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Après l’échec de la tentative malintentionnée de réviser la constitution, on a vu les conjurés, le chef de l’Etat en tête, adopter une posture de culpabilisation ou de chantage vis-à-vis du peuple. C’est ainsi que dans son intervention dans l’émission « A bâton rompu  » sur l’ORTB,  Monsieur Talon, a fait mine de revenir sur sa promesse phare de ne faire qu’un seul mandat. De même, dans son intervention du 10 avril 2017 à l’Assemblée, Me Adrien Houngbédji, complice de Talon dans l’opération de révision, déclare :

« Une historique fièvre s’est emparée du pays après le rejet du projet de nouvelle Constitution. ”(…) De cette fièvre, nous devons tirer la leçon que le peuple béninois demeure attaché à la Constitution du 11 décembre 1990. Un attachement émotionnel qui frise le fétichisme, qui frappe de suspicions, toute initiative de révision et qui condamne à l’échec toute tentative de révision, et qui malheureusement laisse sans solutions les problèmes réels (tels que) la peine de mort qu’il faut abolir ; la Haute cour de justice qu’il faut rendre opérationnelle ; la Cour des Comptes qu’il faut créer ; la représentation des femmes dans les instances de décision qu’il faut améliorer et la réforme de notre système partisan. »

 Il faut arrêter de culpabiliser le peuple ou de le réduire à une foule, qui ne sait pas réfléchir, est dépourvue de volonté et qui reste à la merci de ses seules émotions. Ce type de rationalisation/culpabilisation bien pensante dans laquelle Maître Houngbédji est passé maître — en dépit des nombreux démentis de la réalité — est au mieux de la distraction, au pire le voile commode d’une mauvaise conscience affligeante.

En effet, c’est moins la faute des peuples enfiévrés ou concevant on ne sait quel fétichisme vis-à-vis de la constitution que celle des dirigeants, qui se sont enferrés dans l’idée qu’ils ne peuvent réviser la constitution sans que cette révision ne soit instrumentalisée à d’autres fins qui n’ont rien à voir avec les intérêts du pays.

Hier, c’était Yayi qui remuait ciel et terre pour réviser la constitution dans le but d’obtenir un troisième mandat après avoir volé le deuxième par un holdup électoral de triste mémoire. Sinistre entreprise dans laquelle, soi dit en passant, il a bénéficié du soutien logistique et financier de gens comme Talon.

Aujourd’hui, après le précédent qui a aiguisé la méfiance du peuple, c’est le même Talon qui, au lieu de se contenter de l’essentiel qui tombe sous le sens et que son complice Houngbédji a beau jeu d’énumérer dans sa démonstration sibylline, profite de l’occasion pour fourguer une kyrielle d’idioties subtilement articulées dans le seul dessein de couvrir ses arrières, de mettre en sécurité ses affaires et d’absoudre sa responsabilité d’homme politique, comme si la loi fondamentale était un sauf conduit, l’assurance anticipée d’un blanc seing.

Le problème est que nos hommes politiques veulent toujours être récompensés de ce qu’ils font soi-disant pour le peuple. Comme si la récompense d’un élu ne résidait pas dans la seule  satisfaction de faire ce pour quoi il a été élu. Les satisfactions personnelles, la valorisation des intérêts personnels sont devenues chez nos hommes politiques une seconde nature. On vous donne un bateau pour y transporter les bagages du pays, mais vous tenez coûte que coûte, et il vous paraît naturel de le remplir d’abord avec vos propres marchandises et bagages avant d’éventuellement voir s’il reste de la place pour les affaires du pays. Et quand le peuple vous prend la main dans le sac et vous contrecarre dans vos agissements impairs, mauvais perdants, vous vous énervez, et commencez à le traiter d’enfant, de fétichiste, ou vous faites du chantage sur vos propres engagements que vous avez pris sans que personne ne vous y ait contraints !

Kooyi, chers dirigeants vous avez besoin de linvɔjɔ !

Bɛɖegla Aklamasɔ

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2 commentaires

  1. Mon Kpanlingan,
    Les élus et leaders béninois ne vivent pas sur la même planète que leurs concitoyens. Tout le monde cherche à expliquer l’inexplicable et des théories à faire dormir le plus idiot des idiots sont griottées à qui veut l’entendre.
    La démocratie béninoise a pour socle l’achat de conscience à coups de pécules souillés, mais heureusement que le peuple veille encore sur son patrimoine….
    Merci, le vrai griot du peuple béninois!!!

    • « La démocratie béninoise a pour socle l’achat de conscience à coups de pécules souillés, » merci, mon cher Marc, de rappeler cette vérité qui nous hante, et nous fait la nique !

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