Nigeria : Pendant que les Prix s’envolent Tinubu Change l’Hymne National

Pendant que le prix des denrées quotidiennes et moins quotidiennes flambent, c’est le moment qu’a choisi Tinubu pour procéder au changement de l’hymne national du Nigeria. Changement n’est d’ailleurs pas le mot, puisqu’il s’agit d’un retour passablement nostalgique à l’ancien hymne. «Nigeria, We Hail Thee » est l’hymne national du Nigeria, utilisé depuis l’indépendance en 1960 jusqu’en 1978, « Arise, O Compatriots », a été adopté en 1978, remplaçant « Nigeria, We Hail Thee ». «Le 29 mai 2024, Bola Tinubu a signé un projet de loi rétablissant « Nigeria, We Hail Thee ». En ce moment où le peuple nigérian a la vie dure, il ne doit surtout pas se lever comme un seul homme comme le demande l’hymne de 1978, « Arise, O Compatriots. » Le patriotisme et la révolte ne sont pas au goût du jour ; ils doivent être mis en veilleuse, pire rayés de la pensée politique, depuis le berceau jusqu’à la tombe. Au contraire, le peuple doit se contenter de glorifier le Nigeria, qu’il les conduise à la ruine ou au malheur, glorification poétique libellée en anglais archaïque, bon pour endormir le peuple, le distraire de l’essentiel…

Fayehun dans ce document s’indigne de l’inopportunité de cette insolite décision et liste quelques denrées dont les prix flambent au moment où Tinubu n’en pince que pour les hymnes. A côté de l’enfer de la flambée nigériane, le Bénin fait figure de paradis. On comprend aussi pourquoi, comme par hasard, de petits voisins du Nigeria comme le Bénin et le Togo « n’ont pas de pétrole » ; ou lorsqu’ils l’ont comme le Bénin l’a eu un temps, les puits se referment très vite comme un tombeau de pirate : le but est de les poser en ferme agricole et pastorale compensatoire pour le grand Nigeria producteur de pétrole ; une sorte de division du travail de la production globale, décidée en haut lieu par les manitous de la vie de l’Afrique noire — cet ex-réservoir de l’esclavage qui édifia les bases de la prospérité occidentale, ainsi que du colonialisme qui la poursuivit à sa forme actuelle…

Ayinde Bisiriou