Niger : Talon, le Commerçant Révélé

Patrice Talon Président du Bénin révélé au service de la France

Au Bénin,  Talon croit qu’il suffisait d’ériger des monuments à la gloire de Bio Guerra et de la figure de l’Amazone, ou se faire restituer quelques miettes des trésors du Danhomè pillés par la France, pour passer pour un président africain digne et consciencieux. Mais il s’en faut de beaucoup  pour se parer des beaux atours  de la conscience panafricaniste,  mettre son pied dans ceux de Béhanzin, de Bio Guerra, de Sankara,  de N’Krumah, de Nasser, etc…

Les circonstances de vérité révèlent les vraies intentions des gens, leur éthique réelle. Car aussi longue que soit la nuit des apparences, le soleil de la vérité finit par se lever. Le fait qu’à la première occasion, le passionné de « Bénin révélé » révèle son imposture éthique de serviteur zélé de la France, prouve que tous ces monuments construits à la gloire de nos héros et ces trésors restitués n’étaient que du toc ; derrière le masque fascinant de l’autonomie gît la triste figure de l’hétéronomie.

Avec le drame du Niger, au départ d’une banalité confondante, mais que l’interférence française est venue exaspérer, Talon apparaît tel qu’en lui-même : serviteur  zélé de la France, possédé de stupeur et tremblement devant  Macron, il paraît plus proche de son aïeul vendeur d’esclaves que d’un descendant de Béhanzin.

Les monuments à la gloire de Bio Guerra,  et de la figure de l’Amazone, l’identification présomptueuse au personnage héroïque de Béhanzin lors de son duel présidentiel avec Lionel Zinsou en 2016, la restitution des miettes des trésors pillés par la France, tout cela apparaît rétrospectivement comme de la poudre aux yeux.

Du reste, il y a pire que de la poudre aux yeux : tout cela n’était que l’équipement matériel et l’infrastructure symbolique d’une opération de mise en scène touristique de la mémoire collective à des fins bassement commerciales.

Aminou Balogun