LE SCENARIO LIONEL ZINSOU COMME PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
SERAIT POUR LE BENIN UN RECUL HISTORIQUE.
Cela court les rues. Il est question que YAYI Boni positionne comme candidat de la mouvance présidentielle à la prochaine élection présidentielle, Lionel Zinsou. Lui-même apparemment fort de cette nouvelle donne, se met en campagne électorale. Il déclare qu’il est prêt à être « le candidat du consensus ». Le passage sur les chaînes de télévisions béninoises en témoigne. Il essaie vainement de se trouver des souvenirs d’enfance partout dans le pays depuis le nord jusqu’au sud ; tente maladroitement de prononcer (ou écorche à la française) les noms des localités dont il se réclame être originaire. Mais ce qui apparaît le plus important c’est qu’il avance un programme des réalisations qu’il entend accomplir et ce, même avant la présidentielle de février prochain : fournir de l’électricité à toute la population jusqu’aux hameaux les plus reculés, etc.
Qu’en est-il de la gouvernance de YAYI Boni ? Elle est parfaite selon Lionel Zinsou ; avec une croissance honorable. Quid de la misère du peuple !? C’est toujours comme cela que cela se passe…
Nous sommes déjà dans le fond de l’abîme. Mais avec Lionel Zinsou, le Bénin aura opéré un recul historique. Et ce pour les raisons suivantes :
1°- L’obstacle majeur au développement de notre pays depuis 1960 est le maintien du pacte colonial français. L’instrument de maintien de ce pacte colonial est la FrançAfrique. Cela signifie pour la politique de domination française en Afrique francophone le maintien de la monnaie CFA, véritable arnaque mondiale, le monopole français sur les ressources minières, les entreprises stratégiques, les ports et aéroports, etc. sans oublier l’obligation d’importer les produits français ; enfin, le maintien de la culture et de la langue française au détriment des langues et cultures africaines. Lionel Zinsou est le représentant attitré de cette FrançAfrique. Et l’article de «Le Matinal » en date du mardi 03 novembre 2015 en est la juste appréciation.
2°- Dès son arrivée à la tête du gouvernement en tant que Premier Ministre, ses premiers actes confirment la mission que l’on lui sait : recoloniser le Bénin pour la France. En quelque sorte un Colonel Dodds bis. Malgré toutes les protestations du peuple contre la concession du contrat ferroviaire au groupe français Bolloré, Lionel Zinsou embarque son ministre des TP pour aller signer à la sauvette ce contrat à Niamey. Déjà, il clame partout et à qui veut bien l’entendre que lui fera prendre par les groupes français Orange et Bouygues Télécoms notre entreprise stratégique Bénin-Télécoms SA.
3°- Il a toujours défendu urbi et orbi la pérennité du franc CFA.
Comme l’écrivait le 23 juin 2015 la Convention Patriotique des Forces de Gauche « Mr Lionel ZINSOU ne connaît pas le Bénin, est membre de l’establishment gouvernemental français. Sa mission au Bénin, négociée avec le Président français et les autorités françaises relève plus d’un plan de la France pour le Bénin (contre le Bénin devrait-on dire).
Ce plan est la suite de toute la politique passée et récente de l’impérialisme français au Bénin et en Afrique : la reconquête coloniale et la consolidation du pacte colonial. Au Bénin, le pouvoir de Boni YAYI a servi à cette mission. Le pays a été vendu aux grands groupes français. Le groupe Bolloré est le plus emblématique avec ses hold-up sur le port, les chemins de fer, sa domination sur l’information avec Canal+, ses ambitions sur l’énergie. Le groupe BOUYGUES est dans les coulisses pour la téléphonie mobile et les grands travaux. L’impérialisme français qui tient en tutelle toute l’économie avec le franc des Colonies Françaises d’Afrique (franc CFA) se bat contre vents et marées, multiplie les interventions armées, essaime ses bases militaires pour cette conquête. Mr Lionel ZINSOU qui se dit spécialiste de la monnaie est connu comme un ardent défenseur du maintien du franc CFA et sous la tutelle de l’impérialisme français et ce dans tous les débats publics. La nomination de Mr Lionel ZINSOU à un poste de premier plan au Bénin réalise une mission pour la consolidation de la présence française en Afrique et au Bénin. Il s’agit d’une mission de nature coloniale et les masses ont raison de dénoncer le nouveau Colonel DODDS. »
Non, cinquante-cinq après les indépendances nominales, retourner encore au rang de colonie, serait un recul historique. Notre peuple ne l’accepterait jamais.
Agbozo
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