Buhari/Biya : Enfin Mano à Mano Contre Boko Haram

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Ouf, M Buhari a fini par rencontrer en personne son dernier voisin anti-Boko Haram, le Président Paul Biya ! Depuis son élection en Avril 2015, le président Buhari qui, dans sa volonté de mettre fin à la barbarie de ce groupe terroriste sous-régional, a tenu des réunions bilatérales et multilatérales avec la plupart des dirigeants des pays frontaliers ou de de la ligne de front n’a pas pu rencontrer son homologue camerounais. Toutes les rencontres diplomatiques internationales de Buhari avec ses homologues de la ligne de front ont été snobées par le Président Paul Biya qui s’était toujours fait représenter. Dieu, merci, le suspense vient de prendre fin avec la visite d’État de deux jours du Président Nigérian au Cameroun. Visite de courtoisie, d’amitié et de travail, où le président Buhari a été reçu avec toute la chaleur d’une hospitalité fraternelle. La partie camerounaise des discussions bilatérales du Nigeria avec ses voisins sur la lutte commune contre Boko haram s’est enfin concrétisée au plus haut niveau.
A l’évidence le gros de l’effort diplomatique provient du côté Nigérian, et ce à double titre. D’une part depuis son investiture, c’est le président Buhari qui, prenant son bâton de pèlerin, a entrepris de rendre visite à tous ses homologues de la ligne de front. C’est ainsi qu’avant et après la rencontre d’Abuja avec les pays de la Commission du Lac Tchad où le Bénin était présent en tant que pays observateur, M Buhari a rendu visite à ses homologues du Niger et du Tchad. D’autre part, il tombait sous le sens que le Président Paul Biya ne piaffait pas d’impatience pour aller à la rencontre du tout nouveau président élu du Nigeria, comme ce fut le cas de tous les autres chefs d’Etats des pays voisins voire africains. M Paul Biya n’était ni présent à l’investiture de son homologue nigérian ni à la rencontre multilatérale d’Abuja dans le cadre de la Commission du Lac Tchad. Des raisons personnelles ou de santé peuvent avoir justifié ces absences pour le moins intrigantes. Mais elles peuvent aussi être interprétées comme une manière de bouderie du Cameroun vis-à-vis de son géant voisin. En ligne de mire la cession de la presqu’île pétrolifère de Bakassi que les Nigérians ont du mal à digérer, et dont le Cameroun a de bonnes raisons de craindre la mise en cause par un nouveau Président réputé intègre et patriote. Cet arrière-plan diplomatico-territorial peut avoir bien justifié la défiance terreuse du Cameroun et l’art consommé de se faire désirer qui semble caractériser la diplomatie de Paul Biya à l’égard du Nigeria.
Mais l’enjeu des rapports entre les deux pays dépasse les peurs et appréhensions égoïstes et mérite bien une avancée : ce que représente la visite d’Etat de deux jours de Buhari au Cameroun
Alan Basilegpo

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