Dans la perspective des élections présidentielles prochaines au Nigeria qui s’annoncent ouvertes, la méthode chinoise pour combattre l’ennemi semble celle qui a la préférence de l’opposition APC et de son candidat considérable, GMB, alias General Muhammadu Buhari.

La méthode consiste à prendre à l’adversaire tout ce qu’il a de bon à l’exclusion de tout le reste. C’est pour cela que GMB, a  commencé le lancement de sa campagne électorale non pas dans son fief du Nord où il est assuré de faire un carton, mais à Port Harcourt, Rivers State, l’Etat de Mme Patience Jonathan, la femme du Président, à quelques encablures des Etats de Bayelsa et du Delta, qui sont le fief même de Jonathan. Et la réponse massive de la foule à son appel donne une idée de la pertinence de ce choix. Pour ce faire, le Général ascétique qui se départit rarement de son boubou peulh s’est vêtu aux couleurs et mode locales en enfilant le costume ethnique de Jonathan. Cette technique vestimentaire du caméléon à laquelle les présidents nigérians sont obligés de faire recours pour plaire aux diverses sections de cette mosaïque d’ethnies et de peuples que constituent le Nigeria, reprise ici par GMB, a fait sensation à Port-Harcourt et dans le sud chrétien. La méthode chinoise a veillé aussi à montrer que GMB n’est pas le fondamentaliste musulman intolérant en lequel la propagande du pouvoir le dépeint. Pour contrer les idées reçues, GMB était pour lors accompagné du Professeur Yemi Osinbajo, son colistier yoruba, qui n’était pas seulement un brillant juriste de réputation internationale, pas seulement un chrétien pratiquant, mais un pasteur influent d’une des plus grandes églises chrétiennes du Nigeria…

Pouvait-on faire mieux pour ôter à l’adversaire tous les arguments clichés avec lesquels lors des dernières élections de 2011, Jonathan  s’est taillé le monopole absolu de l’adhésion électorale du sud à sa personne ? Confirmation de cette réussite inaugurale, dans quelques semaines, si le Nigeria est toujours là…

Alan Basilegpo