L’Occident et la Démocratie sous Hypnose : le Paradoxe Français

Et si les démocraties occidentales n’étaient que des illusions bien mises en scène ? Derrière l’apparente liberté du vote et du débat public, se cache un phénomène inquiétant : l’hypnose collective des masses, produite par un climat médiatique qui dicte ce qu’il est convenu de penser et de faire. La France, par son exemple récent, illustre avec force ce paradoxe dramatique.


L’illusion démocratique

Dans les démocraties occidentales, les masses semblent placées sous une véritable hypnose collective. Le cas de la France est à cet égard non seulement flagrant, mais aussi tristement exemplaire. Les citoyens n’agissent pas en fonction de ce qu’ils devraient faire, dans l’exercice réfléchi de leur liberté politique, mais se conforment à ce qu’il est convenu de faire, selon les règles implicites d’un consensus frauduleux. Tocqueville avait déjà entrevu ce danger lorsqu’il évoquait la « tyrannie de la majorité », cette force invisible qui, sous couvert de démocratie, impose aux individus des choix auxquels ils n’osent se soustraire.


Du citoyen à l’électeur-spectateur

Ce paradoxe est dramatique : au lieu d’assumer leur rôle de sujets politiques, les citoyens se transforment en spectateurs passifs d’un théâtre démocratique, où l’acte électoral n’est plus qu’un rituel vidé de substance. Guy Debord parlait déjà de la « société du spectacle », où les individus sont absorbés par des représentations fabriquées, confondant le réel avec son image.

Ainsi, en France, si l’on peut comprendre qu’en 2017 l’élection d’Emmanuel Macron ait pu résulter d’un réflexe collectif — un choix par défaut face à une recomposition brutale du paysage politique — il est autrement plus inquiétant de constater qu’en 2022, les Français l’ont reconduit à l’Élysée sans véritable remise en question. « Chat échaudé craint l’eau froide », dit le proverbe ; or, ici, l’épreuve du feu n’a pas conduit à la prudence, mais à une étrange persistance dans l’aveuglement.


Le poids du conditionnement médiatique

Rien n’explique vraiment cette aliénation politique et ce refus de responsabilité, sinon la force d’un conditionnement quasi hypnotique. Comme l’ont montré Noam Chomsky et Edward Herman dans leur théorie de la « fabrication du consentement », les médias jouent un rôle décisif dans la construction d’un climat idéologique qui encadre les possibilités mêmes de pensée et d’action.

En France, ce climat médiatique dominant agit comme un dispositif de suggestion permanente : il crée l’illusion d’un consensus, neutralise la critique, et exerce sur la conscience collective un effet de conformisme aussi puissant qu’efficace politiquement.


Une démocratie-spectacle

C’est cette hypnose moderne, produite et entretenue par les dispositifs médiatiques et institutionnels, qui rend compte de ce paradoxe : au lieu d’une démocratie vivante, où les citoyens sont appelés à délibérer, la France semble glisser vers une démocratie-spectacle où l’électeur, loin d’être acteur de l’histoire, devient complice involontaire de sa propre dépossession.


Conclusion

La démocratie n’est jamais acquise : elle se vit, se construit et se défend chaque jour. Lorsqu’elle devient simple spectacle, elle glisse vers une forme d’aliénation consentie, où les citoyens troquent leur liberté critique contre le confort illusoire du consensus. Le véritable enjeu, pour la France comme pour toutes les démocraties occidentales, n’est donc pas seulement de voter, mais de briser l’hypnose collective, de retrouver la force de la responsabilité et la lucidité du jugement. Sans cela, le citoyen risque de n’être plus que spectateur passif d’un théâtre où d’autres écrivent le scénario.

Ahandeci Berlioz

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