
Lemme 0 : LZ = Lionel Zinsou ; FA = FrançAfrique
Lionel Zinsou passe pour un banquier, économiste cultivé, brillant, qui a dirigé des structures financières d’importance, et possède une solide connaissance des rouages de l’économie internationale. Ses thuriféraires ne tarissent pas d’éloges sur la densité de son carnet d’adresse, la qualité de son entregent, dans le rêve éveillé que tout cela sera mis à contribution pour développer miraculeusement le Bénin.
Lemme 1. Pourquoi, conseiller de Yayi Boni durant ces dix dernières années, LZ n’a pas fait profiter de tous ces atouts à son chef pour développer le pays ?
A première vue, les qualités dont se prévaut LZ sont des qualités positives. C’est en raison de cette positivité rassurante que ses soutiens font passer en contrebande le consensus frauduleux selon lequel le pêcheur de Womè, le paysan de Dogbo, et le bouvier de Materi vont voter les yeux fermés pour cet étranger politique. Ces qualités aux effets magiques inspirent le respect sur le plan intellectuel, technocratique, moral et surtout éthique. Puisque bien que Français par sa biographie, l’homme aurait décidé, dans une volonté missionnaire de voler au secours du pays d’origine de son père afin de contribuer à son développement. Et pourtant, celui qui peut faire ce que LZ promet de faire en qualité de président devrait au préalable en donner quelque esquisse ou ébauche en tant que conseiller. Or tout ce que Yayi conseillé par ZL a pu faire depuis 10 ans n’est que misère.
Lemme 2. Le conseiller de Yayi Boni est-il oui ou nom moralement comptable de la gouvernance calamiteuse de son chef ? S’en sent-il solidaire ?
Mais passons. Venons-en à l’élection présidentielle proprement dite. En 2011 Yayi Boni, candidat FCBE, s’est maintenu au pouvoir par une élection dont la nature frauduleuse n’est niée par personne ; elle est connue sous la sinistre désignation de holdup électoral, concentré de violence symbolique, de bêtise et d’injustice régionaliste sur fond de mise en danger délibérée de la cohésion nationale. Alors que tout espoir de redressement investi en Yayi Boni et son parti s’est épuisé comme la dernière goutte d’eau dans un désert aride, comment se peut-il que ce parti, y compris son meilleur candidat, veuille convaincre les Béninois du mirage de leur reconduction à la tête du pays ?
Si le peuple devait voter en toute liberté et connaissance de cause selon une logique démocratique ouverte et transparente, il voterait l’alternance. Et l’alternance ce n’est pas la FCBE ni son candidat, fût-il un génie de la finance venu de France. Donc a priori, le peuple, dans une élection saine et dénuée de fraude — comme ce qui s’est passé au Nigeria avec Goodluck Jonathan — ne voterait pas pour le pouvoir sortant et son candidat. De plus, LZ, en dépit de son patronyme familier au Sud du pays, n’est pas connu par le peuple. Par ailleurs, la FCBE étant objectivement un parti nordiste, la question de l’identification régionaliste ne jouera pas en faveur de son candidat dans le Nord du pays, où ses rivaux plus indigènes risquent de lui ravir la préférence des électeurs au-delà des appartenances partisanes.
Comment peut-on alors proposer au peuple d’élire un homme qu’il ne connaît pas sous prétexte qu’il est recommandé par/ou est dauphin du président, et candidat de son parti ? Du reste, en tant que candidat de son parti, est-il le plus représentatif ? Le candidat le plus représentatif d’un parti est-il celui qui est le plus diplômé ? Le plus venu de France ? Le plus étranger à la vie politique nationale ?
Théorème :Compte tenu de ce qui précède, LZ sait qu’il ne peut accéder à la Magistrature suprême au Bénin sans la fraude.
Comment un homme dont l’atout majeur réside dans son image intellectuelle, morale et éthique accepterait-il de faire de la fraude la condition sine qua non de son accession au pouvoir ?
Cette question qui met en lumière la contradiction morale de la posture de LZ est à mettre en rapport avec la question de la part qu’il assume dans le bilan moral, économique, social et politique calamiteux de l’homme dont il a été tour à tour conseiller durant dix ans et Premier Ministre de circonstance.
Donc LZ est le dauphin officiel du président le plus infâme, le plus médiocre et le plus criminel du Renouveau Démocratique. De plus, il compte exclusivement sur la fraude pour accéder au pouvoir. Cet opportunisme machiavélien est totalement en contradiction avec les valeurs morales et intellectuelles qui constituent sa raison d’être, sa différence spécifique, et son atout.
Si LZ est capable d’être le candidat d’un parti failli, le dauphin d’un homme infâme et totalement inféodé à la France, c’est qu’il est capable de pactiser avec le diable, à défaut d’en être le fils. Et ce diable pour nous c’est la France, ou plus exactement la Françafrique. CQFD
Adenifuja Bolaji
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