Bénin : Sélection Législative, Ce que Préparent Yayi Boni et son Toutou Holo

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La cour Holo à l’instar de sa prédécesseur, Dossou, va se mettre fidèlement, comme elle l’a déjà fait à maintes reprises,  au service de la volonté de M. Yayi Boni. Mais ce service se voudra en même temps subtil de façon à ne pas provoquer la révolte finale, malgré la nature craintive soi-disant pacifiste, des Béninois : tout le monde sait qu’il y a un seuil au-delà duquel il ne faut pas poursuivre un animal blessé, aussi craintif soit-il. Donc fort de cette sagesse, Holo, pour mériter son milliard, comme avant lui les Dossou et autres Gnonlonfoun de triste mémoire, servira son maître et donneur d’ordre politique, mais compte tenu du risque de la manœuvre, il agira avec tact et mesure. Il frappera plus les fragiles que les forts, s’en prendra à quelques boucs émissaires sans défense ; il sévira plus dans la région des collines et dans le Nord où le parti de Yayi Boni se veut régner en maître que dans le sud où de gros caïmans et de fortes gueules sont prêts à en découdre avec lui.

Le principe directeur de sa répartition numérique, c’est-à-dire de sa sélection, partira de l’objectif quantitatif que son maître et donneur d’ordre s’est fixé, à savoir les fameux 50 députés nécessaires pour, soi-disant réviser la constitution. Il commencera par faire mine de frustrer sont donneur d’ordre à ce sujet. Yayi, de la bouche de Holo son toutou patenté, n’aura pas les 50 députés qu’il a, dans ses rodomontades préélectorales, criés sur tous les toits. L’objectif psychologique de la cour dans cette frustration délibérée de son maître et donneur d’ordre Yayi est comme toujours d’envoyer un faux signal de joie à l’opinion, notamment aux opposants qui se réjouiront d’avoir fait mordre la poussière au président de la république sur son objectif fétiche. Manière classique et ambiguë de la cour de rouler l’opinion dans la farine de ses élucubrations romanesques dont chaque phrase et chaque mot sont pesés au trébuchet de la manipulation. Une fois ce premier geste de pseudo frustration effectué, en comptant sur une certaine presse aussi stipendiée que lui pour le souligner à satiété, monter l’arnaque en épingle, Holo va ensuite aller dans le plus subtil de son opération de sélection. Il va faire plus que de couper la poire en deux ; se fondant sur des allégations de fraude, des annulations de votes, il va mettre Yayi dans le juste milieu de ce qu’il mérite et de ce qu’il rêve. Selon les sondages sortis des urnes et les premières tendances que tout le monde a observées, Yayi Boni ne mérite pas plus de 20 députés. Déjà, par la fraude, le coup de force préélectoral, et l’achat de conscience, il a pu se hisser au niveau de 30. Mais 30 ce n’est pas 50.  Holo son toutou le mettra dans le juste milieu avec 40 députés, nombre subtil sur lequel, par prudence, il consentira à fixer sa barre frauduleuse. Avec ce nombre, le parti du chef de l’État se trouvera à quelques encablures seulement de la majorité du parlement, même s’il est loin en deçà du nombre qu’il faut pour bouleverser la donne politique du pays.
Comment glaner ces 10 ou 15 députés manquants chez les opposants ? Le comité de sélection législative présidé par Yayi lui-même et assisté par son toutou Holo, va éviter de trop provoquer les grandes gueules du sud, notamment les voyous de Jonquet et d’autres avocats célèbres de la place de Cotonou. Mais chaque alliance devra apporter sa quote-part à la caisse de ponction sélective de Yayi Boni. Ainsi, au lieu des 16 députés que ce parti était en droit d’obtenir dans sa version haute, le PRD pourra être à un ou 2 députés en deçà de sa version basse et se contenter de 14 députés. Avec cette petite saignée, il n’y a pas de quoi mettre les Tchoko-choko en furie, la guerre électorale n’aura pas lieu dans l’Ouémé. Cette ponction mesurée, solidement argumentée par le jargon romanesque auquel la cour est habituée dans ces cas, ne sera pas considérée comme un casus belli par Me Houngbédji et son parti, eux qui ont élevé le légalisme béat au niveau d’un dogme obscur et idiot.
De même, l’UN aussi, à condition d’éviter de toucher aux grandes gueules de cette alliance, contribuera à hauteur de 2  députés. La RB devra aussi mettre la main à la pâte avec un ou deux députés. Outre les fraudes qui ont déjà massivement fonctionné en faveur de M Yayi, la cour trouvera dans le nord et le centre du pays trois ou cinq députés pour faire l’appoint. Notamment toutes les petites alliances sans porte-voix ni assise nationale passeront à la casserole de la ponction. Dans le Nord, l’alliance soleil servira de bouc émissaire. Yayi mettra un point d’honneur à faire passer la leçon qu’il ne saurait y avoir deux capitaines dans le bateau septentrional, le bovarysme politique de Yayi, l’idée que le Nord « c’est lui » devra être traduite dans l’issue finale de la distribution ou plus exactement de la sélection législative.
Le principe de cette ponction est de prendre suffisamment de députés dans chaque zone pour obtenir la dizaine de députés manquante pour atteindre le chiffre médian de 40 qui, sans être un K.-O., peut être vu comme une victoire au point. Mais la ponction doit se faire avec pondération, veiller à saigner modérément les grandes alliances du sud qui sous l’ombre financier de M. Talon et certains poids lourds politiques, du sud, risqueront de faire basculer le peuple dans la révolte ; en revanche ne pas ménager les alliances faibles dont l’échec éventuel est crédible, faire payer certains traîtres et surtout être sans merci avec ses opposants du Nord qui ont le culot de défier sa suprématie dans cette région imaginaire de son idéologie régionaliste fondée sur le mot d’ordre raciste du tout-sauf-les-Fon.Amintayɔ Bovɔɖo

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