La scène se passe entre le Docteur H2O et le Professeur Zonon à la Gare de G.

« Tu as entendu la dernière, Professeur ?

— De qui, Docteur ?

— Du Prégo, pardi !

— Eh alors quoi ?

— Le Mec parle de Refondation

— Il a lu ça sur le pupitre de Martine Aubry ce weekend ?

— Peu importe, en tout cas, il n’hésite pas à le brandir !

— Refondation ! Le lexique politique du Mec s’enrichit

— Il doit s’attendre à ce que quelques intellos à la noix sautent au ciel de joie !

— Et si possible lui tiennent le crachoir …

— Refondation…Il y a des gens qui ne doivent pas prononcer certains mots…

— Pourquoi ?

— Au risque de les profaner, de les souiller, de les flétrir..

— C'est sûr…

— Refondation, ce mec est trop vilain pour prononcer ce mot ! Est-ce qu’il sait au moins ce que ça implique ?

— C’est-à-dire ?

— Que dans un Bénin refondé, au sens élevé du terme il n’aura plus le droit moral d’acheter un Rachid Gbadamassi à coup de milliards ni celui politique d’abuser à contre-sens de l’article 68 de la Constitution ! Pas plus que d'emprisonner de façon arbitraire des citoyens parce que la jouissance hypothétique de leur droit d'être candidat à la  magistrature suprême est pour lui source de maladive inquiétude ! Oui un Bénin refondé serait délivré de ces vices dont le mec se repaît jour et nuit, comme un vampire se repaît du sang humain !

— C’est fort souhaitable !

— Sait-il que dans un Bénin refondé, un Président aussi vénal, véniel et venimeux comme lui devrait avoir rendu son tablier depuis des lustres, pour laisser le Bénin respirer, le sait-il  ?

— Ça, rien n’est moins sûr !

— Alors, il n’a qu’à se la boucler, et arrêter d’abuser de la crédulité des gens ! Arrêter ce jeu lexical pervers et puéril !

— Ciel, cet homme est superficiel !

— C'est le moins qu'on puisse dire !

— Mais il a beau être superficiel, il doit y mettre du sens !

— Pour un mec moralement contrarié, faut pas chercher loin !

— Où donc ?

— Eh bien pour ce vil agent du stupre politique, Refonder ne doit vouloir rien dire d’autre que d’aller recoudre le vagin de la femme violée…

— Voilà qui devient cosmético-esthétique… au lieu d’être politico-éthique…

— Eh oui ! Et quand on sait que depuis 2006, le mec est le violeur n°1 de la Femme-République, l’abuseur n°1 de la Mère-Nation, on se dit qu’il a le chic de se foutre de la gueule du peuple ! Non, mais… Refondation, mon cul c’est du poulet ! »

 

HODONOU ODJO

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