Discours sur le Néocolonialisme

Le néocolonialisme est pire que tout :

Pire que le colonialisme !

Pire que l’esclavage !

Le néocolonialisme est pire que le colonialisme parce qu’au temps du colonialisme on savait au moins qu’on était colonisé. 

Le néocolonialisme est pire que le colonialisme parce que nos souffrances ne nous étaient pas infligées par nos semblables qui travaillent pour le Blanc maintenant, et se disent présidents, ministres, représentants, média, sans qu’on sache ce qu’ils président, ce qu’ils administrent, ce qu’ils représentent, ce qu’ils médiatisent….  

Le néocolonialisme est pire que le colonialisme parce que jadis le colonisateur avait au moins un devoir de responsabilité, fût-il minimal, qui aujourd’hui, au mieux, est présenté comme une faveur. 

Le néocolonialisme est pire que l’esclavage parce que les esclaves étaient marqués d’entrée, au fer d’un destin qu’ils savaient tragique. Ils savaient que c’était une aventure cruelle et sans retour. 

Aujourd’hui, des générations d’Africains sont maintenues dans le déni d’un traitement sous humain, dans le déni de leur asservissement et de leur domination, par un système sophistiqué de donner à croire, un théâtre savamment organisé qui aspire à persévérer dans son être, et qui au mieux est une insulte à leur intelligence. Les acteurs africains qui sont prêts à jouer ce jeu sont promus et ont carte blanche pour sévir comme bon leur semble, terroriser et affamer leurs peuples, tandis que ceux qui s’y opposent sont éliminés biologiquement et/ou politiquement et/ou juridiquement. Dans tous les cas de façon implacable.

Et ces acteurs promus, amènent les peuples à parler d’indépendance. Ils ont des États, des gouvernements, des Chefs, d’état. Ils ont des ministres, des députés. Tout ça selon la représentation simiesque que, par racisme indécrottable, le blanc, qui leur inspire ce jeu, a de nous. Tout se passe comme si on avait affaire à une bande de singes dans la jungle sur laquelle les hommes ont largué depuis le ciel une trombe de bananes. Et ils s’agitent, se disputent, s’excitent sans savoir le but de la manœuvre. Et nous croyons fermement à tout cela, entrons passionnément dans le jeu comme des zombies sans jamais nous poser la question préalable à savoir : quid de notre souveraineté ? Qu’avons-nous en commun avec les Blancs pour qu’ils nous harcèlent depuis plus de 500 ans en toute impénitente ? Et pourquoi ceux d’entre nous qui leur servent d’intermédiaires méprisent à ce point les souffrances de leurs congénères sacrifiés sur l’autel de leurs intérêt personnels ? Pourquoi bloquent-ils l’éveil de leurs congénères pendant que partout ailleurs les peuples prennent conscience d’eux mêmes, s’éveillent et marchent comme des hommes ?

Voilà pourquoi le néocolonialisme est pire que tout

Adenifuja Bolaji