Ukraine : l’Occident Acculé à une Ridicule Judiciarisation de la Guerre

Décidément, la guerre que les États-Unis mènent à la Russie par l’Ukraine interposée ne donne pas satisfaction à ses promoteurs. Cette guerre était prévue sous plusieurs formes. Bien sûr, il y eut la forme de la provocation par le non-respect des accords de Minsk et le pilonnage de populations russophones du Donbass par l’armée ukrainienne entraînée par l’Otan ; pilonnage qui a provoqué des milliers de blessés et fait près de 15. 000 morts dans le silence complice de la presse et des dirigeants occidentaux, maintenant si prompts à monter en épingle la mort d’un bébé dans un hôpital ou le sort de deux ou trois vieillards fauchés dans la guerre d’Ukraine — incidents érigés en crimes de guerre et martelés en boucle par les médias. Puis il a eu la phase de la militarisation proprement dite de la guerre, suite à l’opération militaire spéciale de la Russie menée en Ukraine pour venir en aide aux populations russophones du Donbass opprimées. Pour les occidentaux, cette militarisation rimait aussi avec la financiarisation et l’économisation de la guerre, trois phases prévues pour être concomitantes et complémentaires et dont les effets conjugués devaient, comme le disait le Ministre français de l’économie, mettre la Russie à genoux.

Mais toutes ses actions ayant échoué visiblement, et après de tonitruantes rodomontades et promesses d’armes et de munitions qu’ils n’ont pas, les États-Unis et leurs dominions européens se voient contraints de passer à la phase de judiciarisation de la guerre. Deux événements politico-judiciaires apparemment sans lien sont pourtant à inscrire à l’actif de cette nouvelle phase désespérée.

D’abord, il y a eu le soi-disant mandat d’arrêt de la CPI lancé contre Poutine, qu’il faut mettre au compte de la dimension symbolique et médiatique de la guerre. Symbolique parce qu’au mieux il ne s’agit que d’une masturbation politique d’un occident en mal de gesticulation ; mais aussi, bave de crapaud qui ne peut toucher l’aigle russe qui plane haut dans le ciel sur les ailes des missiles supersoniques de nouvelle génération, ce message est adressé aux pays du « tiers-monde ». Comme l’analyse bien le professeur Franklin Nyamsi, le mesage est avant tout adressé aux Africains dont on sait que la CPI est leur cour de prédilection, celle qui emprisonne, juge et met hors jeu les dirigeants rebelles afin que les pantins à la solde de l’Occident puissent avoir les mains libres. Le message envoyés ici est clair : « si vous fricotez avec Poutine ou la Russie, vous risquez d’avoir affaire avec la CPI », au titre d’entente, d’intelligence ou de collusion avec un criminel.

L’autre événement judiciaire à mettre en lien avec la guerre d’Ukraine est l’activation de acharnement judiciaire dont fait l’objet l’ancien président Trump. On sait que celui-ci ne cache pas sa volonté de se lancer dans la course à la prochaine élection aux États-Unis. Si Trump se présentait et était réélu, sans les fraudes dont il estime avoir été victime aux dernières élections, la perspective de la poursuite de la guerre d’Ukraine aura du plomb dans l’aile. Or bien que dans l’état actuel des choses, l’Occident n’ait aucune espérance de victoire immédiate à court terme – la Russie s’étant placée dans l’hypothèse d’une guerre d’attrition — ce n’est que dans sa prolongation que l’Occident trouverait matière à maquiller son échec de fait par le travestissement médiatique de la réalité à l’aide d’une propagande qui a rompu tout lien avec le réel. La poursuite de la guerre, à défaut d’assurer la victoire dans les années à venir, permet au moins de raconter dans les média ce qu’on veut sur la guerre et de diaboliser le camp d’en face, y compris en actionnant des instruments institutionnels ad’ hoc et serviles comme la CPI.

Tel est le lien qu’il faut faire entre ces deux événements apparemment disjoints. Le mandat d’arrêt de la CPI contre Poutine est une pathétique masturbation politique qui vise à masquer l’échec essuyé par les États-Unis et l’Occident dans la série successives des phases de la guerre d’Ukraine. Mais face à cet échec, l’option choisie est tout sauf la paix, et toute éventualité potentielle d’instaurer la paix doit être contrecarrée en amont : d’où les rumeurs d’inculpation prochaine de Trump pour une question de pots-de-vin — une procédure qui pourrait aboutir à son arrestation.

Bill Allwax

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