
Les Cotonois sont tous condamnés à mort s’ils continuent de consommer les produits maraichers et halieutiques de cette ville. Lire cette chronique pour en savoir davantage
Plus de 90% des Cotonois courent à 100% des risques cancérigènes. Les cancers de la prostate, la leucémie ou encore la maladie de Parkinson frappent dangereusement à la porte de cette population citadine majoritairement constituée de jeunes. Chaque jour que Dieu fait, des quantités inouïes de produits maraichers et vivriers sont ingurgitées par une population cotonoise à la recherche d’un bon fonctionnement de son organisme. Mais paradoxalement, les vitamines, les sels minéraux, les fibres alimentaires, les flavonoïdes et autres substances fournies par ces produits sont remplacées par d’autres corps nuisibles à l’organisme. Comme vous pouvez donc le comprendre, à Cotonou, les produits maraîchers ne procurent en rien des substances nutritives pour l’organisme. Mais bien au contraire, si vous mangez dans la capitale économique du Bénin, soyez-en sur que vous vous régaler rien que de toxines. Votre organisme en lieu et place des substances suscitées, reçoit une bonne dose de lambdacyhalothrine, d’acetamipride ou encore de spirotétramate contenues dans les produits chimiques (Insecticides, herbicides, fongicides, pesticides et autres) utilisés par les cultivateurs des temps mdernes. Dans toute la ville, l’utilisation des produits chimiques issus de la pétrochimie bat son plein sous le regard impassibles voire indifférent des gouvernants. Ces produits causent cependant plus de deux cents mille morts par an dans le monde selon le dernier rapport publié en 2017 par la FAO. Le drame reste et demeure les maraîchers installés aux encablures de la clôture de l’aéroport international Cardinal Bernardin GANTIN de Cotonou. Ces derniers desservent la quasi-totalité des habitants de la ville en produits maraichers, mais ignorent jusqu’à présent combien de vaillants citoyens ils envoient à l’au-delà chaque année. Leurs produits ne sont en rien des aliments mais des poisons. Non seulement ils utilisent des pesticides, ce qui cause des dégâts énormes sur la santé et sur l’environnement, mais leurs cultures sont aussi constamment arrosées à longueur de journée par les déchets industriels libérés par les avions, qui par anémochorie (transport par le vent), atterrissent sur les planches. En effet, les avions libèrent dans l’atmosphère des métaux lourds comme le plomb, le mercure, le cadmium, l’Arsenic et autres. Ces polluants persistants, très résistants pénètrent les cultures et bonjour les dégâts ! Ils absorbent la peau, causent des troubles respiratoires et gastro-intestinales, de même que plusieurs pneumopathies aussi bien au système nerveux qu’immunitaire.
Aussi, la pollution des plans d’eau de Cotonou n’est plus à démontrer. Les métaux lourds de même que les toxines des pesticides sont drainés par les eaux de ruissellement jusqu’au lac Nokoué de Cotonou. Conséquences, tous les poissons et autres ressources halieutiques du lac sans exception aucune, sont contaminés et sont impropres à la consommation. Mais les populations de Cotonou, inconscientes de cet état de choses, raflent ces protéines animales dans les différents marchés (Dantokpa, Menontin ou encore Fifadji etc.). Dans la ville la plus peuplée du Bénin, une bonne sauce de légumes accompagnée de poisson n’a rien à procurer à un consommateur comme substance nutritive, mais bien au contraire, c’est un plat de la mort. Les associations de consommateurs auront beau tirer sur la sonnette d’alarme, leurs cris de détresse ne traversent jamais les ondes pour parvenir aux dirigeants. Les chercheurs auront beau montrer les toxicités des produits indexés, leurs recherches ne restent que dans les placards des universités.
Nombre de maraichers ignorent qu’après l’utilisation des pesticides, qu’il faudra un temps de carence allant de 7 à 21 jours avant toute vente des produits. L’essentiel pour eux, c’est le chiffre d’affaire. Et tout ça, ce sont les populations qui en font les frais. L’espérance de vie du Béninois est, de ce fait, fort réduite. Les hôpitaux sont pleins à craquer de patients atteints de diverses maladies causées par ce régime d’intoxication alimentaires chronique, qui agit à bas bruit. Tout ça, en partie à cause de ce que les populations mangent. Dans une totale ignorance du mal, les Cotonois déboursent au quotidien des fortunes pour se payer la mort. Il est temps que les dirigeants prennent à bras le corps la situation alimentaire de cette ville. Pour l’heure, la mort est dans le plat, et les populations dans l’ignorance raccourcissent leur durée de vie à cause des poisons qu’ils ingurgitent au quotidien. Les Cotonois meurent faute d’information. Chers autorités, la balle est désormais dans votre camp.
Pour corriger le tir, il faudra impérativement délocaliser les maraichers des alentours de l’aéroport de Cotonou, interdire l’usage des produits chimiques et inculquer aux producteurs les techniques agroécologiques. Des ingénieurs agronomes sont formés pour cela mais sont sans emploi. Les techniciens supérieurs en production ne manquent pas au Bénin. Ils pourront facilement apprendre aux maraichers les techniques agroécologiques pour qu’enfin les populations du Bénin en général et celles de Cotonou en particulier cessent de consommer les plats de la mort.
Reportage: Constant Sètondé Gnansounou
Ingénieur Agronome
Journaliste environnementaliste
