




Signalons que le regard que le vieux devin porte sur le roi Adandozan est sujet à caution et fort douteux. Et il semble bien que ce témoignage n’est pas arraché au hasard par un soi-disant anthropologue-administrateur français. Il fait partie des mille et une tentatives d’écrire l’histoire selon le prisme du colonisateur, en diabolisant tous ceux qui ont résisté à sa conquête et en couvrant d’éloges ceux qui ont coopéré. Béhanzin a été bien servi sous ce rapport de la diabolisation ; mais avant lui, son maître à penser et éducateur Adandozan, victime du premier coup d’État qu’ait connu un royaume en Afrique noire en a fait les frais. Ici, la méthode est subtile et passablement vicieuse. On faire dire à un grand savant et sage, une perception tendancieuse de l’histoire de son royaume, en cultivant au passage l’idée de trahison et de division intestine. Le récent ouvrage collectif auquel a participé le prof. Cossi Bio Ossè a rendu au valeureux roi Adandozan son honneur bafoué en rétablissant la vérité toute la vérité sur son règne et son action de précurseur de l’abolition de l’esclavage.
Ahoponù Bernard

